Ce que tu caches Part 3.

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Nous arrivons sur une petite placette pavée, cerclée de grands immeubles résidentiels en plein cœur de la ville. Lorsque je pénètre dans le bar, une odeur de bois lustré envahit mes narines. Le parfum est si fort que cela me brule presque le nez. Mais cela donne du cachet au bar dont un lambris recouvre la totalité des murs et du plafond. De grandes barriques servent de mange debout, autour desquels de nombreux groupes d'amis rient, sirotent leur bières et cocktails et grignotent quelques snacks d'accompagnement.

-          C'est vraiment sympa comme endroit ! Tu as de bons gouts Sarah !

Elle rit.

-          Viens on va s'installer sur la banquette.

Je la suis jusqu'au fond du bar. Nous choisissons ce que nous désirons boire et mon amie insiste pour payer ma consommation. Lorsqu'elle revient à table, nous discutons de la journée et des cours qui nous ont plu ou non. Le verdict est sans appel, la littérature anglaise ne sera pas notre matière favorite cette année. Puis la discussion dérive sur mon altercation avec Loan ce midi. Sarah montre une légère désapprobation à l'évocation du comportement du quaterback à l'égard de Peter.

-          Il ne pourrait pas l'ignorer, comme tout le monde ! dit-elle avec dédain.

-          L'ignorer ? Ce n'est pas vraiment sympa non plus. dis-je offusquée.

Elle soupire, désabusée.

-          Ce n'est pas ce que je voulais dire Elena. Il est préférable de les éviter et de ne pas les chercher. Au risque de les trouver... si tu vois ce que je veux dire.

-          Non justement, je ne vois pas très bien. rétorqué-je.

-          Disons que nous ne sommes pas du même monde.

-          Loan m'a parlé des familles fondatrices...

-          Qu'est-ce qu'il ta dit ? me coupe-t-elle.

-          Il m'a dit qu'il y a de cela des siècles quelques familles avaient construit la ville. Et que l'une d'entre elle était les Bartholy. Que depuis, leur famille avaient gagné en pouvoir politique sur la ville et qu'ils avaient le bras long. De ce fait, je me demande si tu as peur que je sois l'œil de Moscou ?

Elle affiche un regard surpris et se détourne de moi, mal à l'aise.

-          Non ce n'est pas ça. Mais Loan n'a pas tort. Leur père dirige la ville d'une main de fer. Et il est préférable que tu l'évites.

-          Il est si atroce que ça ?

-          Plus encore !

Cela ne me rassure pas.

-          Je ne comprends pas pourquoi tu les mets tous les le même panier. Peter est adorable.

-          Ne te laisse pas berner Elena, ils sont pareil ! C'est une façade pour s'intégrer. Ils ne sont pas comme nous !

Elle pique ma curiosité. Il est évident qu'elle parle d'autre chose que l'influence de la famille Bartholy. Je décide de changer de sujet car je n'obtiendrai rien de plus de sa part. Je ferai mes propres recherches une fois rentrée au manoir.

Le reste de la soirée se passe bien. Nous sommes retournées à des sujets de conversation plus conventionnels. Je décide de rentrer pour l'heure du diner. Je n'ai prévenu personne que je sortais ce soir, je ne veux pas leur manquer de respect s'ils ont cuisiné pour moi ou qu'ils m'attendent. Je prends congé et Sarah me laisse difficilement partir. Son désir de faire la fête est intarissable.

A coeur et à sang - PeterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant