Olympe Avril (TERMINÉ)

Prologue, Olympe est jeune. ☻

J'étais assise sur la nappe préalablement installée par mon tendre époux. Il était en train de jouer avec ma fille, Olympe. Elle était si jeune et pourtant un lourd fardeau s'abattait déjà sur ses épaules, elle devait fuir les dieux. Ils avaient décidé qu'elle serait un de leurs messagers, ils avaient vu en elle un grand pouvoir, sans même demander un accord, ils l'avaient déjà placée sous protection des dieux. Ce qui signifiait qu'elle devait leur être éternellement obéissante. Je ne pouvais pas l'abandonner, on m'en avait donné ordre.

C'est pour cela que nous étions ici, dans ce parc en ce premier jour de printemps. Nous attendions ma sœur, pour qu'elle prenne ma fille, mon Olympe loin de tout ça, loin des dieux... Je posais un regard protecteur sur ma fille, je captais son regard, un instant seulement, mais je pus admirer ses yeux bleus, bleue libellule, et ses cheveux châtain clairs et ondulés. Je ne pouvais pas croire que ma fille obéirait aveuglement aux dieux, elle ne pouvait pas faire ça, pas elle.

Une voiture se gara près de nous, ma sœur courue vers moi, je la pris dans mes bras une ultime fois comme pour noter dans un carnet d'argent chacun de ses merveilleux détails. Elle-même avait été messagère des dieux, elle savait mieux que quiconque qu'être messager des dieux était mortel. J'appelais ma fille à nous rejoindre, elle prit une dernière fois son père dans ses petits bras, puis couru vers nous. Je m'agenouillai devant elle et la prit dans mes bras, elle me chuchota dans l'oreille, d'une voie triste mais paisible.
- Promets-moi qu'on va se revoir !
- Je ne peux pas te promettre une telle chose ! Ma fille, mon Olympe. Des temps difficiles arrivent, et j'espère honnêtement que jamais tu n'entendras parler de nous de nouveau, sinon cela voudra dire que l'heure de se battre est arrivée.
- Mais je ne veux pas me battre moi ! Je ne veux pas vous quitter !
- Je sais ma puce, écoute. Je veux que tu me promettes de ne jamais laisser quiconque ou quoi que se soit changer la petite Olympe qui est devant moi.
- Je te le promets !
- Bien, maintenant va vivre ta vie !

Je me décollais de ma fille le cœur battant, elle prit la main de ma sœur, et toutes deux partirent loin de ce parc, loin de la mort. Mon époux se posta à côté de moi, en me prenant la main, pour se rassurer de notre mort prochaine, nous avions défié les dieux, c'était la seule issue possible. Nous restions là, à observer le temps faire son effet sur notre environnement, en nous remémorant les moments heureux de notre vie.
- Olympe est jeune. Commença mon mari.
- Je sais où tu veux en venir. Je te promets que jamais notre fille ne nous oubliera.

Nous attendions en silence jusqu'à l'instant, où le ciel s'ouvrit en deux, pour laisser passer trois anges, trois messagers des dieux. Le plus vieux d'entre eux s'avança vers nous, épée à la main. Il affichait un grand sourire, il savait qu'il allait nous tuer, et nous aussi.
- Où est votre fille ?
- Quelle fille ? Demanda mon époux.
- D'accord, je vois... Vous savez, vous ne devriez pas voir les messagers comme cela. Vous devriez plutôt voir cela comme une chance, une grâce que nous accordent les dieux !
- Plutôt mourir que de donner Olympe en sacrifice ! Dit mon époux.
- Comme vous voudrez ! Dit d'un ton machiavélique l'ange.
L'ange planta son épée dans le ventre de mon mari, comme s'il tuait des personnes chaque jour. Je ne pus m'empêcher de crier de tristesse à la vue du corps inerte de mon mari. Je savais que mon tour viendrait, et ce moment arriva en fin d'après-midi après un long moment de torture, mais je n'avais jamais révélé l'emplacement de ma fille. Je ne pouvais pas, pas après avoir perdu mon époux. L'ange enfonça donc son épée dans mon estomac d'un geste simple et brutal. Avec mes dernières forces, je prononçais mes derniers mots remplis de douleur et de haine.
- Ma fille ne sera jamais l'esclave des dieux, elle ne fera jamais leur basse besogne ! Elle vaut mieux que cela, mieux que vous ! Un jour, vous verrez ! Elle nous vengera, et vous tuera tous sales anges !
- Comment sais-tu tout ça ? Elle n'a que six ans, tu ne l'as ne connais pas assez... Me répondu l'ange en partant.

C'est ainsi, que ma courte vie se termina, dans un dernier moment d'espoir pour ma fille, mon Olympe...