CHAPITRE 4 : Irène

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Je détestais le lundi. Je détestais surtout ce lundi. Enfin, personne n'aime le lundi. Ce jour devrais même pas exister. Pour commencer, je n'avais plus de pantalon j'avais été obligé de mettre un short, mais pas un short comme je pouvais mettre d'habitude non. Un short comme ceux que les filles portent à la plage. Vous savez les minis-short en jean, délavé et un peu déchiré ? Voilà, ceux là. En suite, mon collant était troué de partout. Mon tee-shirt Nirvana et ma chemise me faisait passer pour une Tumblr girl. Et pour finir le tout j'avais des cernes énormes ainsi qu'un œil au beurre noir, il était pour moi une obligation de porter des lunettes de soleil pour cacher ce désastre. Heureusement, mes Doc Martens rouge paraissaient unique parmi toutes ces Stan Smith... Mais mon look restait similaire aux autre filles qui voulait se sentir unique, et je n'aimait pas ça.

J'avais loupé mon bus et j'avais donc dû attendre celui d'après. Figurez-vous que celui-ci ne s'était pas arrêté à mon établissement, j'avais dû marché pendant 20 minutes sous la pluie, je suis donc bien sûr arrivée en retard et mon mot d'excuse n'étant pas signé par mon père, je me suis prise une heure de colle. Bien sûr, ce n'était pas tout ! En espagnol, j'avais un exposé à faire avec un garçon de ma classe et Charlie mais ces deux-là étaient absents. J'étais passée toute seule devant toute la classe mais n'ayant rien fais, j'avais eu un 0 qui était aussi attribuer à mes deux camarades. De plus, la classe de Hélène étant en sortie, je n'avais personne avec qui manger et, bien entendu, j'avais oublié ma carte, je ne pouvais donc pas manger.

Alors que je déprimais sur un banc, quelqu'un s'assit à mes côtés. J'allais partir mais la personne me retenait.

"-J'ai vu que tu n'étais pas allée à la cantine et que tu n'avais rien acheté, alors tiens, je te laisse la fin de mon sandwich, il est pas très bon de toute façon.."

Je fus choquée. C'était Louis qui retenait mon bras un sandwich dans l'autre main et le regard planté dans mes yeux, comme toujours. Mais c'est le seul qui avait l'air de se foutre totalement de ma tenue, mes lunettes de soleil laissant légèrement apparaître le cocard qui entouré mon œil.

"-Bon tu le prends ou tu attends qu'il neige ?!"

J'attrapa le sandwich et croqua à pleine bouche dans celui-ci

"-Mer 'chi! réussis-je à articulé.

-Ouais ouais, c'est ça.

-T'es gentil en fait.

- Non.

-Ah bah si hein. C'est pas tout le monde qui l'aurait fait !

-J'avais simplement pitié et il était dégueulasse."

Jusque-là, je l'avais regardé plus ou moins en souriant, mais lorsqu'il disait avoir eu pitié, je ne pus m'empêcher de baisser mon regard et de lui tourner le dos en finissant de manger. Une fois tout avalé, je mis mon sac sur mes épaules puis le remerciai encore une fois en partant. Je grimpai rapidement les étages. Je rentrai dans les toilettes et m'enfermée dans une cabine. Je me mis à sangloter. Quelqu'un frappa à plusieurs reprises contre la porte mais, n'ayant aucune réponse, celle-ci fit demi-tour. Je repris alors mes pleures. Ce n'était pas que j'étais amoureuse de ce garçon, c'était simplement que je pensais que l'on aurait pu être amis ou tout simplement collègue de classe, mais celui-ci me considérait comme une moins que rien alors, à quoi bon continuer d'essayer ?

De toute façon, il n'avait qu'à retourner avec cette fille qui n'arrêtait pas de se coller à lui. Si c'était ce genre d'amitié qu'il voulait, tant mieux pour lui ! A cette pensée je m'étais mise à repenser au passé et les larmes coulèrent le long de mes joues de plus belle. Après ceci je fis une chose que je ne pensais ne plus jamais refaire.

J'ouvris mon sac et sortie une petite boîte noir. Dans celle-ci, plusieurs lames de rasoirs étaient mises. Je remonta mes manches et commença à faire couler le sang.

Je n'avais plus ouvert cette boite depuis la fin de l'été.

Me faisant harcelé tous les jours j'étais parti me réfugier sur Internet. J'avais fait la connaissance de plusieurs personne, dont une qui m'a appris à faire passer ma douleur mentale à la douleur physique. Celle-ci m'avait aussi mis un coup de poignard dans le dos lorsqu'elle m'avait abandonné. Elle c'était moqué de moi et avait dit qu'elle avait juste eu pitié de moi comme tous les autres. Alors quand Louis avait dit qu'il avait eu pitié de moi je me sentis horriblement mal. J'avais l'impression que c'était le cercle vicieux dans lequel j'allais devoir resté coincé toute ma vie, c'était insupportable.

Mon téléphone vibra, je le déverrouilla et observa mes messages. Toujours les mêmes menaces et insultes puis quelques messages de Hélène voulant prendre de mes nouvelles. Je lui dit que j'allais rentrer chez moi car je me sentais barbouillé et que je l'appellerais plus tard.

Je nettoya mon bras et partis à l'infirmerie pour rentrer chez moi. Je demanda à un garçon de la classe de récupérer mes devoirs et il accepta.

Une fois chez moi et après avoir réfléchis à toute ma journée je me remis à pleurer en écoutant mon groupe préféré. Il faut dire que je m'étais vraiment comporté comme une idiote. J'avais rejeté Louis qui s'était montré si gentil à veiller sur moi. Ça ne m'étonnerait même pas qu'il ne veuille plus me parler après cette journée horrible.

Je finis par m'endormir. Mes parents étant absent j'avais réussis à convaincre ma grand-mère pour ne pas aller en cours. Je n'avais pas envie de revoir Louis. Pas aujourd'hui en tout cas. 

Le soir sur Facebook je le voyais se connecter et parler rapidement sur la discussion de groupe puis il commencé à écrire en discussion privé mais aucun message n'arrivait et il se déconnectait.

Ce petit manège dura jusqu'à mon retour au lycée au bout d'une semaine et demi.

Ma mamie avait prétendu que j'avais eu l'appendicite et personne ne me posa de questions.

Cependant, le regard que Louis me portait avait changé, et ça, c'était douloureux.

Titre par défaut.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant