AICHA: UNE VIE ARDUE

~ CHAPITRE 3 ~

Chapitre 3

J'ai mal ... dit le coeur
Tu vas oublier ... dit le temps
Mais je vais toujours revenir ... dit la mémoire

Moustapha...

Je me retourne et regarde Zahra. Je crie sans faire exprès tellement j'avais mal.

MOI: Il a fait un choc... Zahra il a fait un choc

Elle reste plantée là. Elle et Awa se sont regardées et elles avaient les larmes aux yeux. PUTAIN...

Docteur: Bonsoir, vous êtes là pour le jeune homme qui a fait un accident?

Zahra: Oui Moustapha D****

Il nous regarde un long moment avant de parler.

Docteur: Il a eu un choc très violent et nous devons lui faire une transfusion sanguine il a perdu beaucoup de sang.

Zahra me prend dans ses bras. Ça fait tellement mal. J'avais peur de le perdre, je m'en voulais à mort et je me sentais impuissante.

MOI: Je suis du groupe O+

J'avais horreur des piqûres mais là il le fallait. On m'a fait faire des analyses avant. C'était la première fois que je faisais un don de sang.

Docteur: Même avec la transfusion ce n'est pas sûr qu'il se réveille mais nous gardons espoir et faisons de notre mieux.

J'étais anéantie, j'en pouvais plus. La douleur était insupportable. J'avais mal. Je souffrais.
Il était tard, ma mère m'a forcé à rentrer pour me reposer. Comment je peux dormir sachant que l'homme de ma vie est entre la vie et la mort? Comment dormir sachant que tout ça était ma faute? Sachant que mon essence de vie allait mal et que je devais m'attendre à tout? Cette douleur, ce regret, cette incertitude étaient omniprésentes et me rongeaient. Je n'ai même pas pu le voir!

J'étais couchée et je pleurais. Je me levais des fois pour prier et implorer DIEU. Ma mère vint me donner un médicament.

Maman: Sava aller mon coeur, garde espoir et surtout prie, crois en DIEU.

Je craquais. Je regardais nos photos, relisais nos messages et mon coeur faisait atrocement mal...

Je ne sais pas comment j'ai fait pour dormir...sûrement à cause du médicament que ma mère m'a donné. Je me lève, je ne tenais plus. Mes yeux étaient gonflés et j'avais d'énormes cernes. Je devais me rendre vite à l'hôpital.
J'arrivais là bas le ventre noué. Je me suis dirigée directement dans la chambre de Moustapha.

Docteur: Bonjour

MOI: Bonjour

Docteur: Son état ne s'est pas amélioré mais vous pouvez le voir. Nous sommes entrain de faire l'impossible pour qu'il se réveille.

MOI: Hum... ouais... merci

J'entre dans la chambre et referme la porte sans faire de bruit. Le voir couché sur ce lit sans rien pouvoir faire me faisait mal. Je pris sa main et lui fis un bisous.

MOI: Moustapha... pardonne moi, tout ça est ma faute et je regrette vraiment... je t'aime beaucoup bébé et tu le sais. Ce n'est pas ce que tu m'avais promis... tu m'avais promis de ne jamais me laisser et de ne jamais me faire souffrir. Là je délire, je souffre Moustapha, c'est atroce s'il te plaît ne me lâche pas. Je deviens quoi sans toi? Comment veux-tu que je vive sans toi? Wallah je te promets de rire à tes blagues pourries et d'arrêter de bouder. Mais s'il te plaît...

... : Aïcha

Je me retourne, c'était Zahra.

Zahra: Vie à ma mère tu es bête!.

On se jette l'une dans les bras de l'autre.

MOI: J'en peux plus. Je ne sais même plus quoi lui dire.

Zahra: Ça va aller!

Nous avons discuté avec lui espérant certainement une réponse de sa part mais RIEN. Ça nous faisait énormément souffrir mais on priait, on gardait espoir. Tout ça allait finir par s'arranger n'es-ce-pas?

Cela faisait déjà une semaine. Je priais chaque jour. Je ne pouvais pas dormir, j'avais peur pour lui. Je ne voulais pas le perdre et tout ça était vraiment dur pour moi. J'allais le voir chaque jour. Je lui parlais, relisais nos messages. Espérant qu'il se relève un jour. Je regardais nos photos et remettais nos vidéos. J'avais les larmes aux yeux chaque fois que je me réveillais. J'étais coupée du monde. Ma raison de vivre, Moustapha me manquait énormément, tout ça était brusque. Je ne savais plus quoi faire et à quel saint me vouer.
Il était 21H. Mon téléphone sonnait.
Appel de Zahra.

Zahra: Allô Aïcha viens vite à l'hôpital!

MOI: Quoi? Qu'es-ce-qu'il y a?

Zahra: Aïcha fais vite...

Je raccrochais et sautais hors du lit. Les larmes avaient déjà commencé leur chute molle. Mon coeur était sur le point de me lâcher. Je pensais déjà au pire. Que lui était-il arrivait?
Je courrais dans les couloirs de l'hôpital et essuyais mes larmes qui me brouillaient la vue. Les gens me regardaient mais je n'y fis pas attention. J'étais essoufflée, j'étais devant la porte, je tremblais de partout, je ne voulais pas être déçue, je ne voulais pas croire au pire, je ne voulais pas le perdre. Mon cœur me lâchait. Je souffle un bon coup et entre. Le docteur et Zahra y était. J'étais figée.

Docteur: Je vous laisse.

Quoi?

Zahra me prit dans ses bras.

MOI: Zahra qu'es-ce-qu'il y a? Qu'es-ce-qu'il a?

Elle me regarde dans les yeux et me serre fort. En soufflant:

Zahra: Il s'est réveillé!

Je n'ai pas compris tout de suite. Elle sautillait comme une folle. Je pose les yeux sur Moustapha, il me regarde et sourie. Il sourie?
Je courre et le serre fort. Sa chaleur m'avait manqué.

MOI: Ne me refais plus jamais ça. J'ai cru que j'allais te perdre. J'ai failli devenir folle. Tu m'as fait la peur de ma vie. Moustaphaa.... je t'aime je t'aime sache le.

Il avait les larmes aux yeux. C'était la première fois que je le voyais dans cet état. Il se retourne pour essuyer les larmes qui menacent de tomber.

Moustapha: Aïcha... tu as vraiment cru que je ne tiendrai pas ma promesse? Je t'aime aussi et je me battrai toujours pour toi. Arrête de pleurer s'il te plaît. Je n'aime pas te voir dans cet état.

MOI: Tu m'as manqué...

Je me retourne pour regarder Zahra. Elle pleurait tellement elle était émue.

MOI: Tu nous a manqué.

Moustapha: Allez venez dans mes bras mes deux femmes.

J'étais soulagée, j'étais contente, ce poids qui me pesait tant était parti, je ne stressais plus. Je remerciais DIEU de cette grâce. Je n'arrivais pas à croire qu'il s'était réveillé. Mon coeur, ma vie, mon amour... c'était une joie inexplicable. C'était tout simplement magnifique. Ce nuage noir était enfin parti...

Moustapha s'en était sorti avec une jambe cassée, c'était douloureux et affreux. Et avec cette chaleur et le plâtre c'était un peu dur mais il arrivait à supporter. J'avais commencé mes cours avec Zahra. Il y avait plein de choses à apprendre et à retenir mais on avait la volonté...

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