Le son de ta voix, profonde et claire, résonnait en moi

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Pendant des mois, elle s'est assise à cette même place au 4ème étage. Pendant des mois, il s'est assis à la même place au 4ème étage. Une table plus loin qu'elle, mais toujours de sorte à lui faire face. Son cœur, à elle, bondissait hors de sa poitrine quand elle le voyait. Elle avait du mal à se concentrer. Alors elle enfonçait ses écouteurs dans ses oreilles et plongeait la tête la première dans ses cours, dans les textes qu'elle avait à lire, dans ceux qu'elle avait à écrire. Quand il n'écrivait pas sur ses feuilles, il la regardait, avec ce regard qui l'a troublait tant. Ou il regardait au loin, à travers la fenêtre qui donnait sur la cour de la bibliothèque, en caressant ses bras musclés. Ce qui lui valut le surnom de Bras Chocolat quand elle parlait de lui à ses amis. Elle ne savait rien de lui, elle ne connaissait pas son nom et elle n'avait jamais entendu le son de sa voix, et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui. Elle était déçue quand il manquait leur rendez-vous, quand sa chaise demeurait vide. 

Un jour, Selena, était assise en face d'elle, elle devait partir rejoindre Malik. Une fois Selena partie, il ramassa ses affaires, ce qu'elle trouva étrange puisqu'il ne partait jamais aussi tôt. Il est venu s'installer juste en face d'elle. Elle mourrait , se liquéfiait de l'intérieur. Son regard était encore plus intense de près. Quand il avait la tête baissée sur ses feuilles, elle le regarda en détail, il était magnifique. Sa peau était lisse, sans défaut et brillante d'éclat, ses cheveux coupés de très près, les traits de son visage était fin, sa bouche pulpeuse, il avait un gain de beauté sur sa joue droite. Son corps était musclé, mais pas trop... pas de façon sèche, ils n'avaient pas l'air d'avoir la dureté du béton. Elle était attirée par lui. Ce jour-là, c'est elle qui est partie avant lui.

Après une longue journée de cours, elle était pressé de commencer à travailler, elle devait absolument finir son devoir pour le lendemain. Elle avait poussé la seconde porte. L'ascenseur était là, mais déjà bien remplit. Elle pressa le pas, et courut quelques pas. Il était devant la porte de l'ascenseur, mais refusait de se pousser pour la laisser passer. Elle avait du se faufiler, en frôlant son corps, tout en sentant son regard baissé sur elle. Elle était très proche de lui, elle sentait la chaleur et le désir l'envahir. Elle devait sortir à chaque étage pour laisser les gens sortir. Mais lui, ne bougeait pas, inclinant son corps de façon à lui barrer le passage de façon assez légère pour que cela passe inaperçu. Mais à chaque fois elle devait le frôler, le toucher. Cela lui a paru une éternité, mais enfin ils étaient arrivé au 4ème étage. 

Il l'a encore laissé sortir en première, cette fois-ci elle réussit à tordre son corps afin de ne pas le toucher. Elle fit mine de chercher son téléphone dans son sac. Il la devança. Elle était toujours admirative de la façon dont il bougeait son corps : à la fois gracieusement et de façon masculine. Sa façon de se mouvoir respirait la confiance en soi, une confiance en soi qui disait que le monde ne pouvait rien contre lui. 

Elle s'était plongé dans son devoir en essayant d'ignorer ce qui s'était passé, et d'ignorer ce regard qui la transperçait juste en face d'elle. Au bout d'un certain temps, elle entendit une voix. "Excuses-moi ? Tu peux surveiller mes affaires s'il te plaît, je reviens tout de suite." Aucun son ne sortait de sa bouche, alors elle lui fit signe que oui avec la tête, tout en esquissant un petit sourire. Les 5 minutes qui s'écoulèrent lui parurent interminables. Elle était restée interdite.
C 'était la première fois qu'elle entendait sa voix. Elle fut sortie de ses pensées dans un sursaut. 

" - Désolé de t'avoir embêté, merci beaucoup.
   - Je t'en prie
   - Je t'ai fait peur excuse-moi...
   - C'est pas drôle, c'est pas bien de se moquer.
   - Je me moque pas, je me moque pas..."

" [...]Je me rappelle aussi la première fois que j'ai entendue ta voix. Je m'étais demandé à quoi ressemblait ce son, je l'avais imaginé, rêvé... Malgré tout, j'avais été ébahie. Ta voix était comme toi. Calme, rassurante, sérieuse et ferme. Le son de ta voix, profonde et claire, résonnait en  moi. Encore aujourd'hui, elle résonne en moi, comme une berceuse, qui apaise mon cœur dans la tourmente. La première fois que j'ai entendue ta voix, c'était le point de non-retour. [...]"



Bras ChocolatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant