Jour 105

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Journal de bord

Jour cent cinq, neuf heures et demie.

C'est là que commence ma tournée habituelle. Je dois regarder, contrôler et vérifier les circuits électriques, les systèmes de support vie et les systèmes de communication. Tout est normal, la pression est régulière, aucun signe de défaillance ni d'un quelconque autre problème. Je vérifie le radar de collision, R.A.S. Les vérifications terminées je m'en vais manger. Encore un de ces sempiternels repas à base de protéines de toutes sortes, j'avoue rêver d'un bon poulet rôti sortant tout droit d'un four.

Mais voila que ce foutu radar de collision se met à sonner. J'ai beau vérifier encore et encore mais rien n'y fait, le radar est catégorique. L'impact est prévu dans deux minutes et trente-six secondes. Deux minutes et trente-six secondes ! Ça fait une heure que je surveille les circuits ! Mais là l'impact est imminent et pourtant aucun obstacle n'est visible à l'œil nu. Le radar m'indique toutefois une masse conséquente en stationnaire à moins de cinq kilomètres, on devrait la voire... Les autres membres de l'équipage, alertés eux aussi par le bruit, viennent voir ce qu'il ce passe mais constatent la même chose que moi. Il n'y a rien. Rien que du noir et des étoiles à perte de vue. Les questions se posent, forcés de constater que nous sommes impuissants, nous allons beaucoup trop vite. La capacité de freinage de la navette ne nous permet pas de ralentir suffisamment ni de nous dérouter. Nous restons là, confus et inquiets à regarder l'étendue de vide se profiler devant nous. Je continue de vérifier, je refais certains réglages mais le radar ne change pas. Impact prévu dans 30 secondes. Les secondes défilent toujours sous nos yeux, notre commandant ne bouge pas et scrute le compte à rebours, incrédule. L'atmosphère se fait lourde et pesante. 5 secondes, une peur primale s'empare de moi. Je regarde mes compagnons et je peux voir dans leurs yeux cette même peur les saisir. 2 secondes, c'est bientôt fini. 1 seconde... Le radar s'arrête brutalement. Je respire, nous nous regardons sans comprendre. Je devine de la rancune chez mes compagnons mais je n'ai pas d'explications à leur fournir. 

Génésis {TERMINER}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant