XXIV- "Et arrêtes de poser la question"

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  CLANG

Je ferme mon casier plus fort que nécessaire. Je vérifie que mon cadenas est bien fermé, puis je balance mon sac sur mon épaule droite et je me dirige vers ma salle de classe.

J'ai reçu une notif' hier, distribuée soigneusement par un pion à tous les joueurs, me disant qu'aujourd'hui,  j'arrête mes cours à 1h, juste avant la pause déjeuner pour pouvoir être à l'heure à la cérémonie d'ouverture du tournoi. Je pars juste après le cours vers lequel je me dirige, donc.

En passant dans les couloirs, je vois des filles de l'année 3 du collège -et donc de mon niveau- en train de faire les yeux doux à un groupe de mecs. Je lève les yeux au ciel.

Ridicule.

En arrivant devant ma salle, je remarque que Marion est dans un coin et dans l'ombre, en train de regarder quelqu'un du coin de l'oeil. Je m'approche d'elle en remettant ma bretelle gauche sur l'épaule (ça faisait mal de porter le sac d'un seul coté).

Moi: Donc?

Marion sors de sa torpeur et me regarde avec des yeux ronds.

Marion: Hein? De quoi tu parles?

Je hausse un sourcil et je jette un coup d'oeil à Axel. L'une des filles de ma classe est en train de lui parler. Elle s'appelle Carla Heyling, et a des longs cheveux blonds et des yeux verts émeraudes. Carla est une fille presque parfaite, magnifique, intelligente, sympa. Enfin bref, la totale.

J'ai dit "presque parfaite" parce que je sais que cette fille doit avoir des défauts quelque part. Enfin, j'espère.

Moi: T'es jalouse parce qu'Heyling est en train de parler à ton légume?

Marion ne dit rien. Ses yeux sont vissés sur Axel et Carla. Je vois dans la pénombre ses joues qui sont légèrement roses.

Autant le fait que Carla parle (beaucoup) à Axel, ça ne m'inquiète pas, mais c'est le fait que Marion reste complètement muette, dans l'ombre à fixer ces deux là en train de parler (enfin bon, c'est plutôt Carla qui parle) me secoue un peu. Normalement, elle aurait piaillé un "Mais t'es folle? Non! Et puis c'est pas légume d'abord!". Là, rien.

Je me penche un peu pour mettre mon visage devant le sien.

Moi: Eh, tu sais, je crois qu'il s'en fout pas mal de la Heyling. C'est pas son genre.

Marion *air un peu absent*: Et comment tu peux savoir?

Moi: Je le sais, c'est tout. *lui sourit*

Marion hausse les épaules et regarde à sa gauche, dans le vide. En attendant le prof, je m'adosse au mur. Je me rends compte que ce n'est plus qu'un petit kiffe qu'elle a. Elle l'aime vraiment.

Pour être honnête, je n'ai jamais eu d'amis qui soient vraiment tombés pour quelqu'un. Là, oui.

Du coin de l'oeil, je vois Marion décroiser les bras et mettre ses mains dans les poches de son gilet. Elle soupire, tourne sa tête et me regarde.

Marion: T'as un Valentin, toi?

Moi *hausse les épaules*: Nan.

Marion *hausse un sourcil*: Mais oui.

Je souris et voit que le prof de français arrive, sa malette à la main, ses lunettes sur le bout de son nez, ses yeux fatigués, et son costume crispé.

La classe, comme d'habitude, je vous dis.

Son nom, c'est M. Boulier.

Ne me demandez pas pourquoi, la première fois que j'ai vu son nom je suis restée morte de rire pendant la journée entière. Je suis folle, je sais.

Moi, le foot et InazumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant