Day two: 2 mai (partie 2)

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Quand j'arrive devant mon lycée, je me rends compte que j'ai passé tout le trajet à ruminer ma dispute avec mes parents. Si on peut appeler ça une dispute.

Il faudra quand même que ce soir, je pense à appeler Rose. Elle va être tout aussi déçue que moi. Elle me manque tellement. C'est super étrange que le matin quand je me réveille, je n'ai pas de message d'elle qui me dise de me dépêcher.

Je n'ai plus personne à qui parler. Il ne faut pas croire qu'il est facile de discuter avec mon père et ma mère encore moins. Elle, je n'essaye même plus. Ma dernière tentative date de quand j'avais 12 ans et ce fut un véritable échec.

C'était pourtant un sujet important: je venais juste d'avoir mes premières règles. Ce n'est pas à ce moment-là qu'une mère prend sa fille dans ses bras et lui explique qu'elle devient une femme.

Que c'est beau. Ce ne fut pas le cas pour moi. La mère de Rose m'expliqua tout. Quel soutien de la part d'Evelyne. Une mère parfaite que pour Emma !

Mon père est un écrivain. Comme tout les écrivains, il a peur de la page blanche et du fléau qu'est le manque d'inspiration. Il broit du noir quand il écrit un livre et quand il tente dans commencer un. Vous vous demander alors quand est-ce que je peux lui parler. C'est simple, le soir après 22h. Il ne dort jamais à cette heure. C'est son moment détente sans personne sur son dos. C'est le moment que je préfère car il aime que je le soutienne et en échange, il m'écoute et me conseille. Mais c'est sur que ce soir, je n'irai pas le voir.

Je fais le tour de l'enceinte du lycée. Je me dirige vers le terrain de football américain quand je vois des filles sortir de l'intérieur du lycée. Que se passe-t-il ? C'est lorsque que j'arrive sur le terrain que je me rend compte qu'il n'y a personne. Pas de joueurs, de spectateurs, de filles qui hurlent, d'arbitres qui ne se font pas respecter. Personne !

J'étais tellement perdue dans la contemplation du stade que je n'entendis pas le concierge s'approcher de moi.

Le concierge(Louis) "Hé ben alors demoiselle, on est perdue ?"

Moi: "Il n'y a pas un match aujourd'hui ?"

Louis: "Si, mais tu cherche au mauvais endroit. "

Moi: "Donc, c'est où ?", dis-je de manière trop insistante à son goût

Louis: "On se calme demoiselle. Il se déroule dans le gymnase. Maintenant déguerpis avant d'abîmer ma pelouse."

Je ne lui fis pas répéter deux fois et m'en alla. C'est sûr qu'il doit plus s'occuper de sa pelouse que de son apparence physique. Ne croyais pas que je le juge. Loin de moi cette idée, c'est juste que j'observe. Les faits, gestes et apparences des gens en disent souvent plus sur eux qu'une conversation.

Par exemple, vu son odeur, Louis ne s'est pas lavé depuis 1 semaine, ne se rase plus, ne mange plus à part des chips et de la bière ce que confirme les tâches sur son T-shirt. Il se laisse aller. Sa copine a sûrement dû le quitter. Pauvre Louis. Je l'aiderai bien mais je suis encore moins douée que lui.

Je me dirige donc d'un pas décidé vers le gymnase. Evidemment un match de basket. On a une super équipe a ce que j'ai cru entendu dire. Mais il y avait des affiches pour le match de football américain pourtant. Ha ben non, "annulé pour cause de météo capricieuse". Il fait pourtant beau aujourd'hui. Il faut mieux prévenir que guérir. En parlant de prévenir, personne ne m'a prévenue moi !

En y réfléchissant bien, qui aurait pu me prévenir ? Hein ? Personne ne m'adresse la parole et c'est ce que je fais en retour. Je ne me fonds pas dans la masse, je ne me fais pas remarquer non plus. Je suis juste présente.

La vie d'une adolescente invisibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant