4 heure 59, bonjour le matin

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   Un cauchemar l'avait réveillé. Un filet de sueur coulait dans son dos, elle pensait que tout c'était passé ici: un groupe de jeunes qui la poursuivait, lui lançait des pierres et des injures "crève saloperie !". Elle revoyait le visage de sa meilleure amie, chef de la bande, elle souriait.

  Le cloches sonnèrent les coups des cinq heures, le matin se levait en même temps que le soleil, elle réveillait le soleil. Elle s'emmitoufla dans son couvre lit bleu clair et repensa à tout. Elle pensait beaucoup trop, se posait trop de questions certainement inutiles, mais elle n'y pouvait rien. Elle passa sa main sur ses cuisses pour vérifier si de nouvelles marques avaient pris place hier soir quand elle ne se contrôlait plus: une dizaine. Elle se leva, glissa de l'échelle de son lit et se retrouva face au miroir dégueulasse, qui lui reflétait une personne tout aussi dégueulasse. Un corps d'un mètre soixante-dix, sur une paire de cuisses pleine de graisse, de cicatrices. Son visage était tout aussi dégueulasse, l'acné, la peau grasse, les cheveux gras eux aussi. Elle avait honte de ce qu'elle était, les autres certainement aussi. Elle sourit au reflet, le reflet lui sourit bêtement en retour. La fenêtre était encore grande ouverte, elle décida d'y passer sa tête pour sentir l'air frais de ce samedi matin. Les maisons dormaient encore, elle était seule à veiller sur ce petit patté de maisons. Les lampadaires n'allaient pas tarder à s'éteindre, les rayons de soleil traversaient l'horizon. C'était beau le matin, calme et reposant. Elle recula d'un pas, marcha sur un paquet de biscuit entamé. Elle eut envie de manger, pris donc sa boîte à réserve et attrapa une tablette de chocolat de la célèbre vache violette. Qui aurait penser un jour à une vache violette ? Elle ouvrit l'emballage, puis un carreau, deux, trois... En dix minutes, l'emballage se retrouvait dans sa poubelle en métal. Elle se sentait mal, le ventre plein de chocolat, des légères nausées se faisaient ressentir. Elle culpabilisait, quelle grosse elle était !

 

Dis moi à quoi tu pense, je te dirai qui tu es.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant