Chapitre 1: Encore en retard

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Tom savait que sa mère s'inquiétait de son retard, elle l'avait déjà appelé trois fois, il n'avait pas répondu. La ville l'avait à nouveau retenue jusqu'au couché de soleil. Il dévala les escaliers en pavé qui menaient à sa maison, manqua de se fouler la cheville et arriva essoufflé devant la porte bleue de sa maison si bien entretenue, elle était si unique entre ces pattés de maisons beiges. Il se recoiffa à la va vite, pour paraître présentable et surtout sortit de classe. Il aperçu la silhouette de sa mère à travers le rideau de dentelle du salon. Tellement kitch ces rideaux... pensa-t-il en tournant la clef dans la serrure. Le parquet craqua sous ses pas, cela rassurait certainement sa mère, son fils était bien rentré.

« Tom ? C'est toi ? murmura sa mère de la pièce d'à côté.

Non, le pape... pensa-t-il si fort que tout le quartier aurait pu l'entendre.

-Oui m'man, c'est moi, dit-il en entrant dans le salon, les joues encore écarlates de sa course, désoler de rentrer si tard,je révisais avec un ami.

Tom mentait, il ne révisait jamais avec ce que sa mère aurait pu appeler « ses amis », non il préférer réserver ses longues nuits d'insomnies à des révisions qui le fatigueraient à la longue.

-J'espère bien mon grand, il reste des pâtes à la cuisine, tu n'as qu'à les réchauffer, dit-elle avant de se replonger dans son roman, une de ces histoires d'amour à l'eau de rose où tout finis bien.

Tom retourna sur ses pas, passa la porte en bois robuste, avança dans le couloir central et rentra dans la grande pièce couleur lavande, pleine de placards et de mobilier de cuisine. Une pièce si grande, des meubles si chères... il s'avança vers la gazinière et alluma le gaz pour faire joujou, et de si grand gaz pour au final ne manger que des pâtes chaque soir. Sa mère était loin d'être pauvre, elle devait même être l'une des plus riche de la ville, à en juger sa maison si embellie. Elle allait souvent au restaurant avec ses amies, Tom mangeait des pâtes lorsqu'elle s'engouffrait de plats exquis... Il prit l'assiette et réchauffa ces pâtes à l'aspect trop cuit, c'est sur que de passer sa vie au restaurant, ça n'apprend pas à cuire des pâtes, mais ce n'est pas une choses si compliqué à faire. Assis en face de ce plat si fantastique -le plastique est tout autant fantastique, il se mit à contempler le bouquet de lavande fraîche dans une cruche d'eau, laissant penser que ce sont ces murs violets qui sentaient si bons. La journée était longue, il n'avait pas que ça à faire de manger des nouilles toutes molles. Il ouvrit la fenêtre et balança les pâtes collantes pour les bêtes nocturne. En voilà des gens heureux, pensa-t-il en refermant la fenêtre au cadran blanc cassé. Son lit l'attendait depuis qu'il l'avait quitté. Pas la peine 'aller souhaiter une bonne nuit à sa mère, elle était trop englobé dans son livre, pis, il était trop vieux pour des papouilles qui lui enlèveront ses mauvais rêves. En fin de compte, il se demanda si sa mère ne lisait pas ces livres si joyeux pour oublier sur quel connard elle était tombé. Le père de Tom avait quitté la maison pour une autre femme -une autre maison aussi. Il refuse maintenant de le voir, ne serait-ce que par vidéo. Ce type ne méritait plus l'attention de Tom, il le vivait bien, Tom un peu moins...

Arrivé dans sa chambre, il se hâta de se jeter sur son lit moelleux au drap marron. Il attrapa son ordinateur portable, et se mit à l'aise pour consulter son compte instagram, le seul refuge de ses pensées. Avec 703 abonnés, il avait de quoi faire, 703 paires d'yeux, prêtent à aimer ses post. Il aimait cette légère popularité, qui se rajoutait à celle du collège. Il vérifia ses messages, il n'avait rien eu de la journée. Un signe pour aller dormir ? Il refermait son ordi, sans l'éteindre, il pourrait en avoir besoin cette nuit, lors d'une insomnie ? Il se mit en boxer, puis sous la couette, sa fenêtre était grande ouverte. Cela pouvait paraître illogique, il le pensait aussi. Les gens autour de moi sont ils tous si pathétiques ou suis-je le seul ? Se demanda-t-il, les yeux rivés au plafond jaune pâle. Ses paupières glissèrent sur ses globes oculaires, c'était l'heure de son petit somme, il était 22 heures 30.

Dis moi à quoi tu pense, je te dirai qui tu es.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant