Unsociable | s.m

Prologue

Montréal x Famille Porter x 13 août

Je regardai une dernière fois notre maison familiale. Il faut croire qu'avec le temps, on apprend de nos erreurs. On change, surtout. Le plus triste, là-dedans, c'est de voir tous les moments, aussi magnifiques que horribles, s'envolés en une fraction de seconde.

Une partie de moi s'en veut de partir. C'est dans cette maison que j'ai appris à marcher, parler, aller au toilette seule, choisir mes vêtements comme une grande personne, manger sans avoir l'aide de mes parents ou encore, de nager sans flotteurs.

Ça fait mal de voir les deux personnes, les plus chères à nos yeux, se séparer. Surtout s'ils étaient engagés l'un envers l'autre et qu'ils s'étaient promis de rester fidèle et ce, pour le reste de leur vie. Au final, peut-être que les seize années n'étaient que de passage. Malgré qu'elles ont apporté pleines de choses incroyable, j'imagine que c'était la seule solution.

Je déposai la boite, que j'avais dans les mains, dans le camion de déménagement. Mon père apporta les dernières choses. C'est comme ça que ça c'est passé : il y avait ni regret ni tristesse, dans les yeux de mes parents.

J'étais là, debout au milieu du terrain, à regarder la chaleureuse bâtisse que nous avions occupée, pendant une dizaine d'années. Ma petite sœur vint se mettre à mes cotés, mais elle resta silencieuse.

« Tu ne trouves pas ça triste, tout ça ? Lui demandais-je, sans quitter la maison des yeux.

- Pourquoi ? Ça va être cool. On aura deux fois plus de cadeaux. »

Je la regardai du coin de l'œil et souris légèrement. Je me retournai et vis ma mère et mon grand frère embarqués dans la voiture. Mon père referma les portes du camion et se retourna vers nous. Il était temps pour nous de partir et de changer carrément de ville.

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