Deuxième lettre

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N'est-ce pas là un ton bien trop axiomatique pour deux êtres vils tels que nous ? Je crains en effet que tes lèvres délicates et ton corps chétif m'aient criblés d'une manifeste passion envers ton âme aussi froide que nos hivers humides. J'aurais indubitablement souhaité que seuls nos mains s'entrelacent et non ces chaînes qui nous retirent notre humanité. J'adule toujours le poison impérissable que tu es lorsque tu aspires mes péchés et que ton coeur se consume de mes vices. Tes attraits pâles hantent encore mes nuits que je passe à étudier les prochains meurtres de mes disciples, tandis que la pluie gelée fouettent les carreaux pour prévenir un orage d'une colère apaisante. Il semblerait que ce soir Dieu n'exprime pas sa haine qui tapis au fond de mon coeur, car à travers ma fenêtre étroite je ne distingue que les ténèbres qui grandissent furtivement leurs ombres sur les murs de pières blanches. J'envie ta dame qui peut admirer ton corps nu chaque soir alors que je me soûle avec le breuvage amer des regrets. Mon tendre et néfaste amant, cet hiver sera rude cependant je viendrais caresser le pelage blanc de la neige, comme tu me le quémandes si gracieusement. Aimons-nous comme nous aimons l'hiver, aussi infernal soit-il.
Ton cher A.T.

Hiver écarlate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant