Cinquième lettre

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Le château s'est vêtu de ses plus belles dorures pour toi, mon prince, et se fut avec hâte que j'ai transformé ton enveloppe en un tas d'impatiente. J'ai dévoré tes mots impétueux qui n'ont fait qu'attiser mon désir. Mes membres tremblent à l'idée de la distance si proche à laquelle nous sommes au moment où cette lettre va t'appartenir. Ces mémoires nostalgiques me font tout aussi sourire, mais les pleurs cruels m'effacent à leur tour. Alois, combien d'années la vie va-t-elle nous arrancher avant que l'on puisse s'aimer comme deux être le font habituellement ? Tu as toujours était si frivole que je pressens un simple sourire de ta part. J'aurais voulu être un oiseau, aux plumes sombres et effrayantes comme celles d'un corbeau carnassier. J'aurais tant chéri m'a liberté de voler parmis les nuages cotonneux - N'as-tu jamais voulu sentir la douceur d'un nuage ? Mes rêves éphémères, il n'y a qu'à toi que je les narre, tu me sembles aussi irréaliste que mes rêves fantasmagoriques. Alois, je t'attends dans mes tissus que tu retireras avec sauvagerie, avec le visage pâle que les années m'ont cédé, et mes yeux qui ne sauront distinguer le mirage à la réalité.
Que Dieu te protège de l'Enfer que tu mérites, mon homme.
C. P.

Hiver écarlate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant