Troisième lettre

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Comme tu l'avais prédis mon prince, l'hiver se fait rude durant ses temps fastidieux durant lesquels je me prélasse dans tes mots envoûtants. Tu n'as rien à envier à mon immonde épouse qui préserve sottement sa virginité. Mon âme n'est plus à la beauté, entouré de cadavres de fleurs auxquelles je m'étais attaché et de paysages morts par le vent furieux de cette nouvelle saison. Le froid de ma chair m'innonde de sa torture, cela fait si longtemps qu'une chaleur ne m'a pas effleuré. Les draps dans lesquels nous nous laissions aller ne sentent plus les effluves de notre plaisir, mais un parfum platonique que je n'apprécie guère. Mon coeur bruyant s'impatiente de ta présence, mon corps bouillant n'attend que ton toucher érotique. J'ai faim, Alois, mon appétence ne fait qu'accroître chaque jour si bien que je ne peux me satisfaire. Oublions les épées et la barbarie de ses années vulgaires. Je te veux et je t'aurais, M. Trancy.

Hiver écarlate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant