Chapitre 12 : Problèmes

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Dans le même temps, Sam continua d'évoquer ce que ses enfants avaient vécu. Elle avait besoin d'en parler, de se libérer et tant pis pour ce qu'on allait dire.

- D'accord. Je voudrais vous remercier d'avoir parlé de tout cela. Je sais que ce n'est pas facile d'en parler. Vous n'avez pas de soucis à vous faire sur ce que je pense. Je ne suis pas là pour vous juger mais pour vous aider. Vous avez fait comme vous avez pu pour protéger vos enfants. Vous les aimez, cela se voit et s'entend dans vos paroles. Vous n'avez pas à culpabiliser sur ce que vous n'avez pas pu faire pour eux. Ce n'est pas votre faute. Vous êtes une bonne mère, j'en suis sûre. Là, vous m'avez parlé de vos enfants mais je pense que vous avez besoin de parler de vous. Est-ce que vous voulez en parler ou non ? Vous n'êtes pas obligé si vous ne vous sentez pas prête à le faire. Déclara la psychologue, qui voulait que Sam se sente à l'aise.

- En fait, c'est aussi pour ça que je suis là. Je sais qu'il faut que j'en parle pour me libérer et essayer de prendre le dessus. Je ne veux plus que ça m'empoisse la vie et m'empêche de vivre. Hier soir, quand je me suis couchée, j'ai à nouveau..... ressenti.... cette peur m'envahir et j'en ai assez. Je ne sais pas comment faire pour passer à autre chose. Avoua Sam.

La psychologue l'avait tout de suite instauré un climat sécurisant. Sam s'était sentie plus libre de parler, évoquer ses peurs, ses craintes et son passé.

- D'accord. Alors, nous allons y aller pas à pas. Vous pensez à Evan et à Ethan mais c'est bien également de penser à vous. Je vais vous aider, ne vous en faites pas. Nous allons travaillons ensemble afin que vous surmontiez cette épreuve. Annonça la psychologue.

- D'accord. Répondit Sam, soulagée déjà de pouvoir compter sur quelqu'un.

- Je vous propose deux suivis, un pour vous et un pour vos enfants. Si vous voulez pour une question pratique, je peux vous donner deux rendez-vous à la suite, chacun de quarante-cinq minutes. On ajustera s'il le faut. Qu'en pensez-vous ? Proposa son interlocutrice.

- C'est parfait, merci. Répliqua Sam.

- Venez, je vais allez chercher les enfants. J'aimerais les voir seuls afin de faire une première évaluation. Lança Madame Wagner.

Sam sortit du bureau et trouva ses enfants en train de jouer aux petites voitures. Son cœur se remplit de bonheur en les voyants, c'était si rare de les voir comme ça. Dans ces moments, ils étaient justes et simplement des petits garçons de six ans.

La jeune femme s'approcha et signala sa présence. Elle leur expliqua ce qui allait se passer. Ils ne dirent rien et suivirent la jeune femme. Sam prit place sur une chaise dans la salle d'attente. Elle espérait que les jumeaux allaient parler de leurs peurs et ce qui les tracassaient.

Quelques heures plutôt, à Washington, dans une prison de haute sécurité, les gardiens organisaient le transfert d'un de leur prisonnier vers le tribunal où son procès allait commencer. Le fourgon était prêt et donc, les gardiens allèrent chercher le prisonnier dans sa cellule.

Ce dernier jubilait intérieurement. Il avait prévu une surprise pendant le transfert. Il savait que c'était sa meilleure chance de s'enfuir. Pendant ces trois mois, il avait réfléchit à la façon de partir de ce trou à rat et de retrouver cette salope. Il ne pensait qu'à ça la retrouver et lui faire endurer les pires tortures.

Avant cela, il allait jouer avec son corps, son corps de déesse. Il lui manquait. Il allait se débarrasser des deux emmerdeurs. Ou peut-être qu'il les garderait pour que cette pute lui obéisse. C'était une très bonne idée.

Les gardiens l'accompagnèrent jusqu'au fourgon qui se trouvait devant la prison. Il avait des menottes aux mains mais ses pieds étaient libres. Jonas prit place sur le banc à l'arrière de la camionnette.

Deux militaires montèrent avec lui et prirent place en face de lui tandis qu'un autre prit place à l'avant, derrière le volant. Quelques secondes plus tard, le fourgon s'éloigna en direction du tribunal.

Jonas savait déjà comment s'y prendre, c'était un jeu d'enfant pour lui. Il attendit un petit moment puis il simula des convulsions. Le détenu se laissa tomber sur le sol en tremblant. Les deux accompagnants furent surpris et se levèrent pour lui porter secours.

Une fois à la hauteur du prévenu, ce dernier se retourna donna un coup de genou à l'un des militaires. Celui-ci tomba sous le coup. Jonas se releva et donna un coup de tête au second gardien. Il finit par assommer chacun des militaires avec un coup de pied.

Le conducteur avait bien compris qu'il se passait quelque chose. Il n'y avait pas de grille ou de petite lucarne qui donnait sur l'arrière. Pendant que la fourgon ralentit et se gara sur le bas-côté, Jonas prit une arme à l'un des militaires sur le sol. Le troisième homme ouvrit les portes du fourgon et il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait qu'il se retrouva avec une balle dans la tête.

Jonas chercha les clés de ses menottes. Après les avoir trouvé, il prit leurs vêtements afin de passer inaperçu. C'était plus facile de se faire discret avec un pantalon vert et un t-shirt noir qu'avec une combinaison orange. Il en profita pour prendre toutes les armes et jeta les militaires hors du fourgon.

La chance était du côté de l'ancien militaire puisque l'endroit était désert. C'était une route secondaire et en pleine journée, il y avait peu de monde sur les routes. Le temps qu'un conducteur trouve les militaires, il serait loin. Puis, il prit place devant et s'éloigna le plus loin et le plus vite possible.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin, il abandonna le fourgon. Puis, il continua à pied. Il se fit discret et arriva en ville. L'ancien militaire vola une voiture dans un parking sous terrain.

Dans le même temps, un civil trouva les militaires sur la route et appela la police. Le tribunal fut prévenu de l'évasion du détenu. Dès que Vanessa Martinez eut connaissance de cette information, elle réfléchit à la meilleure manière de l'annoncer à sa cliente.

Après quarante-cinq minutes de séance, les jumeaux revinrent dans la salle d'attente et Sam rentra à nouveau dans le bureau de la professionnelle. Les deux garçons retournèrent jouer avec les voitures, apparemment, ils avaient découverts quelque chose qui les intéressaient.

- Tout s'est bien passé. Ils n'ont pas été très loquaces mais c'est un bon début. Je sens qu'Ethan est le meneur. Son frère a du mal à s'exprimer, il laisse très souvent Ethan répondre. Je pense que je les recevrai séparément au début pour que chacun puisse parler. Expliqua Madame Wagner.

- Oui, j'ai remarqué cela. Si Ethan décidé quelque chose, Evan a du mal à faire ce qu'il veut. Il suit son frère. Répondit Sam.

- Ne vous en faites pas, cela arrive souvent pour des jumeaux ou des jumelles. En général, l'aîné prend sa place et le second le suit. C'est en général vers l'adolescence que le deuxième jumeau s'affirme et prend ses propres décisions. Ils ont du mal à comprendre que leur ancienne vie n'était pas une vie normale pour des enfants. A travers leurs discours, je constate qu'ils regrettent certaines choses comme le fait que vous étiez toujours à la maison et que vous leur fassiez l'école à domicile. Mais, ils m'ont dit être content que le vilain monsieur ne soit plus là. Ils ont peur pour vous car ce monsieur vous faisiez du mal. Ils le savent très bien malgré le fait que vous leur cachiez le plus possible. Je pense qu'il leur faudra du temps pour comprendre que la vie que vous leur offrez aujourd'hui est meilleure pour eux et pour vous. Ils vont finir par s'adapter et s'y habituer, ne vous en faites pas. Déclara-t-elle.

- D'accord. Je sais qu'ils se font du souci pour moi. J'espère qu'ils vont reprendre leur place d'enfant. C'est à moi de m'inquiéter pour eux et non l'inverse. Affirma Sam.

- Vous avez raison mais ils veulent protéger leur maman. Avec le temps, ils reprendront leur place d'enfant. Je vous propose de vous revoir la semaine prochaine à la même heure, cela vous convient-il ? Demanda Madame Wagner.

- C'est parfait, je vous remercie. Répondit Sam.

- Mais de rien, à la semaine prochaine. Répliqua son interlocutrice.

Sam sortit de la pièce et alla chercher ses enfants. Puis, ils rentrèrent chez eux. 

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