Chapitre 14 : Situation compliquée

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Jack mangea malgré le fait qu'il n'avait plus d'appétit après la conversation téléphonique qu'il avait eu avec son ex-femme. Son avocat lui avait dit qu'il le contacterait s'il recevait des informations de celui de Sara. Jack lui expliqua que c'était mieux pour Charlie enfin il pourrait être heureux mais comment lui annoncer que sa mère que voulait plus de lui. C'était quelque chose de difficile à dire et à expliquer sans qu'il se sente responsable.

Jack soupira en se demandant comment il allait s'y prendre. Il entendit une voiture approcher et sut que c'était Sara. Il ouvrit la porte et vit le véhicule s'arrêter devant sa maison. Une femme blonde sortit de la voiture et alla ouvrir le coffre. Charlie descendit et récupéra deux sacs à dos. Jack vint à leur rencontre et prit le grand sac de voyage.

- A bientôt Charlie. Déclara Sara, après avoir refermé le coffre.

- A bientôt maman. Répondit Charlie d'une voix triste.

Puis, sans aucun signe d'affection que ce soit et sans une parole à Jack, elle remonta en voiture et celle-ci s'éloigna en quelques secondes. Charlie regardait le véhicule partir et quelques larmes lui coulaient sur les joues. Le cœur de Jack se serra à l'idée que son fils puisse souffrir, tout ça à cause de Sara.

Après quelques instants, Jack décida qu'il était temps de rentrer.

- Allez viens champion, on y va. Dit le militaire.

Charlie ne dit rien mais il le suivit. Il se débarrassa de sa veste et de ses chaussures. Puis, il rejoignit son père dans sa chambre qui avait posé ses sacs près de l'armoire.

- Je t'aiderai à ranger tes affaires demain si tu veux. Déclara Jack.

- Oui pourquoi pas. Répondit Charlie, sans grande conviction.

- Tu veux parler de quelque chose, champion ? Demanda le militaire à son fils.

- Pourquoi maman ne n'aime plus ? Ne me dis pas le contraire car je sais que c'est faux. Tu sais, je ne suis plus un bébé, je comprends les choses. Maman ne joue jamais avec moi, elle ne me prend jamais dans ses bras et ne me fait plus de câlin. Elle ne m'aide jamais à faire mes devoirs et c'est à peine si elle me parler. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Annonça Charlie, en s'asseyant sur son lit.

Jack était impressionné que son fils comprenne autant les choses. Eh oui, il grandissait tellement vite. Il avait du mal à se l'avouer et pourtant c'était la réalité. Son petit bonhomme avait compris. Jack allait devoir lui expliquer les choses. Il prit place à côté de lui sur le lit et le prit dans ses bras.

- Oui, tu grandis et j'ai du mal à m'en rendre compte. Pour moi, tu resteras toujours mon petit bonhomme même si tu grandis. Je sais que tu es très intelligent et j'en suis très fier. Tu es le plus merveilleux des enfants. Je t'aime Charlie et je voudrais que tu le saches. Je ne sais pas comment te dire les choses mais tu as besoin que nous en parlions et je le comprends. Ecoute, maman a d'autres choses en tête et c'est vrai qu'elle te laisse de côté ces derniers temps. Tu l'aimes c'est normal. Et c'est aussi normal que tu sois triste. Expliqua Jack avec tout le tact qu'il pouvait.

- Non, je ne crois pas. Elle ne m'aime pas. Tu sais, je l'ai entendu au téléphone tout à l'heure quand elle était avec toi. Alors, arrête de me mentir !! S'écria Charlie, en colère contre sa mère d'être parti et contre son père qui entretenait ce mensonge.

Jack ne savait plus quoi dire. Charlie avait tout entendu à quoi bon nier mais il ne pouvait pas résigner à confirmer cela. Il était dans l'impasse et pourtant, il devait des explications à son fils. Ce dernier ne méritait pas cela.

- Maman n'était pas elle-même quand elle a dit ça. Laisse-lui du temps pour réfléchir. Répondit Jack.

- Papa, arrête s'il te plaît. Je ne suis plus un bébé. Je ne veux plus vivre avec maman, je la déteste. Je ne veux plus la voir, plus jamais. Toi, tu n'es pas comme ça et moi aussi je t'aime, papa. Toi tu es toujours là pour moi. Tu fais tout pour que je sois heureux, tu sais, je le vois bien. Tu t'ais même mis à la cuisine pour me faire à manger. Je veux vivre tout le temps avec toi ici. Décréta Charlie.

- D'accord, je le souhaite aussi. Cependant, ce n'est pas aussi simple. Je vais essayer de voir ce que je peux faire. En tous cas, sache que je serai le plus heureux des papas si tu habites tout le temps avec moi. Affirma Jack.

Après quelques instants de silence, Jack demanda à son fils s'il avait mangé.

- Oui, j'ai mangé des pâtes et du jambon. Répondit Charlie.

- D'accord. Bon, tu vas aller mettre ton pyjama et si tu veux, je te raconterai une histoire. Il est tard et demain tu as école. Annonça Jack.

- Chouette !! S'écria Charlie, heureux qu'on s'occupe de lui et qu'on lui porte de l'intérêt.

Jack alla ferma les volets de la maison. Il se disait que Charlie l'avait plutôt bien pris mais ce n'était que le début. Il aurait du mal à accepter qu'il n'ait plus de maman digne de ce nom. En effet, même s'il avait affirmé qu'il la détestait, ce n'était pas aussi facile. Les émotions et les sentiments étaient plus compliqués que cela.

Et puis, il y aurait toujours un lien entre Sara et lui et couper ce lien, même si on le souhaitait de toutes ces forces, prenait du temps. Et malgré le temps, Charlie aurait du mal à accepter que sa mère puisse l'abandonner de cette manière.

Jack repensa à la façon dont elle était partie, c'était comme si elle n'avait pas de fils. Elle n'avait eu aucun geste tendre ou signe d'amour envers Charlie. Mais comment avait-elle pu en arriver là ? Jack ne comprenait pas. Comment une mère pouvait être comme ça avec son propre enfant, jamais il n'arriverait à comprendre cette attitude.

Il allait devoir en reparler à Charlie car même s'il jurait le contraire, cette situation allait avoir des conséquences sur lui. Enfin, comment un enfant peut admettre que sa propre mère, celle qui vous a élever pendant huit ans, puisse du jour au lendemain, vous abandonner et ne plus vous aimer. Charlie en souffrait même si pour le moment, il ne voulait pas en parler ni le reconnaître.

Jack allait lui laisser du temps. En une soirée, sa vie avait encore changé. Il se retrouvait célibataire et père à plein temps. Jack devait penser à organiser son quotidien en conséquence à présent. Quand Charlie venait pendant une semaine, il arrivait à s'arranger pour aller le chercher à la sortie de l'école. S'il avait un empêchement, c'était sa voisine Doris qui le gardait pendant quelques heures.

Cependant, il avait appris deux jours plus tôt qu'elle avait dû être hospitalisée après s'être cassé la jambe en tombant. Il lui avait rendu visite ce qui avait fait plaisir à la vieille dame. Cela lui avait fait chaud au cœur de le voir. Avec cette chute, elle en avait pour deux mois d'hospitalisation et de rééducation. Jack se trouvait dans une impasse. Il devait trouver une solution et rapidement.

Surtout qu'il devait se rendre à la base pour huit heures. Il savait que l'école avait prévu un accueil périscolaire pour les enfants dont les parents travaillaient tôt. Cela allait lui permettre d'arriver à l'heure à la base. Cependant, il avait une mission de prévu et il ne savait jamais comment de temps elle allait durer.

Il pensa à Janet. Oui, elle pourrait aller le récupérer s'il n'était pas rentré à temps. C'était une solution provisoire, il devrait en trouver une autre mais pour le moment il n'avait pas le choix. Il avait confiance en la jeune femme et elle accepterait sûrement de le dépanner. Il allait devoir se mettre en quête d'une baby-sitter.

Il comprenait à présent la difficulté d'être un parent solo. Avec toutes les difficultés que cette situation engendrait, il y avait aussi celle de trouver un mode de garde. Cependant, pour le bien-être et l'équilibre de son fils, il allait déplacer des montages. Il allait trouver une solution, il lui faudrait juste un peu temps.

De plus, il faudrait qu'il explique à l'institutrice que la situation de Charlie avait changé et que peut-être son comportement changerait. Jack savait que les semaines à venir allait être compliquée mais il aimait son fils et il l'aiderait et le soutiendrait dans cette situation difficile, surtout pour un enfant.

Jack se rendit à l'étage et trouva son fils dans sa chambre. Ce dernier s'était même brossé les dents. Jack sourit en le voyant devenir plus autonome et responsable au fil du temps. Il était fier de son fils. Il s'assit sur le rebord du lit et il lui lut une histoire. Même si Charlie était grand, il adorait ce rituel du coucher. 

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