Portrait de maison de retraite #3

3 1 0
                                    

Le lieu lui-même où j'ai rencontré cette personne était étrange. Un hybride répugnant entre une maternelle et un hôpital, l'endroit le moins propice pour finir sa vie.

Et pourtant on y trouvait que des personnes âgées fatiguées, placées là pour retarder une faucheuse qui était à leur porte.

Ancienne alcoolique, la vieille dame avait le visage ravagé. Elle avait le physique maigre et maladif de ceux qui ont perdu du poids pour des raisons de santé. Chacun de ses gestes étaient lents et emprunts de faiblesses. Et tous m'évoquaient la pitié.

Elle était aussi atteinte de tics nerveux, qui se manifestaient par différents rictus faciaux, et qui étaient la seule chose qui animait son visage.

Elle était persuadée d'avoir été abandonnée, lâchée volontairement par les membres de sa famille, parce qu'elle ne leur servait plus, qu'elle était devenue un fardeau trop lourd à porter.

Au fond de son regard je lus la même chose que ce que j'aurais pu lire au fond de celui d'un enfant, perdu dans une fête foraine ou un grand magasin, et je compris pourquoi cet endroit ressemblait tant à une école maternelle.

Galerie de PortraitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant