J'appréhende la rentrée...

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Je sais que ce que je vis n'est rien, comparé à certains. Je veux dire : je ne suis pas battue ou tabassée, je ne subis pas de chantage, de pression et on ne me force à rien. Mais je voulais tout de même témoigner quelques anecdotes du quotidien qui, j'avoue, me pèsent sur le dos.


Je ne suis pas « harcelée », mais je dois subir très régulièrement les moqueries des autres. Les gens parlent dans mon dos à longueur de journée. Ça ne me dérangerait certainement pas, si ces gens le faisaient avec un minimum de discrétion. Je sais que je suis critiquée. Mais qu'on le fasse devant moi, en faisant semblant de me le cacher, est RÉELLEMENT blessant.


En classe, j'entends le groupe des « populaires » de mon collège murmurer des « comme Lucie » en pouffant. Ils comparent leurs gestes ridicules aux miens et m'imitent en exagérant. Ça a commencé deux jours avant la fin des cours, alors j'ai laissé passer en me disant que je pourrais prendre un nouveau départ à la rentrée.


Mais je me sentais mal dans ma peau et je craignais de faire le moindre geste. Le dernier jour des cours, j'ai entendu un groupe de filles critiquer le style vestimentaire de ma meilleure amie, alors que je faisais mon lacet. J'avais la haine et je voulais leur gueuler dessus, mais je n'ai pas su comment réagir. J'ai perdu mes moyens et j'ai fondu en larmes dans les bras de ma meilleure amie, qui ne se doutait pas de la raison de mes pleurs.


Un garçon s'est foutu de moi en disant :

- Mais les filles, elles pleurent toutes le dernier jour !

- Mais toi, tu fermes ta gueule, lui ai-je répondu avec rage.


Il s'est énervé en bougonnant que je faisais trop ma meuf. Quand on est rentré en salle d'étude, il ruminait toujours sa colère. Ce garçon était l'un de mes anciens amis qui est parti rejoindre le groupe des « populaires ». Alors je me suis retournée et lui ai gueulé :


- COMMENT AS-TU PU DEVENIR COMME CES CONS ? !


En espérant que les filles qui me critiquent entendent. Plus tard dans la matinée, un garçon m'a demandé pourquoi je pleurais, et ce garçon faisait partie de leur groupe. J'ai répondu par une phrase beaucoup trop longue, et sans queue ni tête, dans un souffle incompréhensible. Il m'a regardé et a demandé : « Quoi ? ! » J'ai eu un affreux rire nerveux avant de fondre à nouveau en pleur et de me réfugier dans les bras de ma meilleure amie en murmurant :


- Mais qu'est-ce que je deviens ?


Le midi, j'ai remarqué que le garçon que j'avais engueulé plus tôt me fixait avec colère. J'ai soutenu son regard, mais il a tourné la tête. Pas moi. Alors, il a prévenu sa bande de petits copains et ils se sont tous retournés vers moi, sans la moindre gêne. Je n'ai pas flanché. Ils ont fini par continuer de manger.


Je n'ai pas réentendu de moqueries dans l'après-midi, même si je sais parfaitement que j'en ai fait l'objet. Mes amis m'ont rassuré et j'en ai parlé avec ma prof principale, mais j'avoue que j'appréhende la rentrée...




@_Polymnie

Laisse éclater l'orage de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant