Chapitre 19 : Nouvelle coiffure..

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Après plusieurs jours horribles, certainement un peu plus d'une semaine, la vague de chaleur semble être finie.
Irina et moi sortons pour nous rafraîchir, et puis aussi parce que nous n'étions plus beaucoup sorties ces derniers temps (surtout moi, puisqu'elle était allée avec Kaolys chercher quelque chose.).
On arrive au bord d'une falaise. Nos longs cheveux semblent vouloir partir à cause de la brise qui souffle derrière nous. Ça fait tellement du bien de sentir le vent...
Soudain, un éclat attire mon attention, comme le Soleil qui se reflèterait dans un objet métallique.
Irina a sorti une paire de ciseaux, qu'elle tient serrés dans sa main.
La peur et le doute m'envahissent. Que va-t-elle faire ?
Je veux dire quelque chose, mais mes paroles restent bloquées dans ma gorge.
J'ai l'impression d'être en plein cauchemar, ou dans un film d'horreur.
Irina semble s'en apercevoir et se tourne dans ma direction, un sourire aux lèvres. Mais pas un sourire de psychopathe, non. Un sourire plutôt bienveillant.

«-Ne t'inquiète pas, dit-elle avec un petit rire. Je veux juste me couper les cheveux. (Elle redevient sérieuse.) J'en ai marre. Je veux.. Rompre le plus possible avec le passé. Ça changera mon apparence, et je ressemblerais moins à ma mère. (Un large sourire fleurit sur ses lèvres.) Je me sentirais mieux tu vois ?»

Je ne sais pas vraiment si je suis rassurée ou pas. Je fais apparaître un petit sourire sur mes lèvres, mais je regarde ses cheveux, attachés en chignon lâche. Bientôt elle ne pourra plus en faire. C'est à peine si elle pourra se faire une queue. À moins qu'elle ne les coupe pas trop ?

«-Tu sais, il y a des coiffeurs là-bas.» dis-je en désignant le bâtiment.

Elle soupire.

«-Je sais.. Mais je l'ai toujours fait toute seule.»

Elle se met alors à l'ouvrage.
Les cheveux roux s'envolent, portés par la douce brise si agréable sur nous.
Elle s'est coupé les cheveux au carré. Ils lui arrivent juste au menton.

Elle fixe ses cheveux s'en allant un peu plus loin encore, et je ne vois pas dans ses yeux de tristesse, ni de nostalgie. Elle est heureuse.
Elle n'est pas triste parce que se couper les cheveux étaient son choix. Elle savait ce qu'elle faisait.
Je laisse mon sourire s'agrandir.

«-Ça te va très bien, la complimentai-je.
-Merci !» sourit-elle.

Et on rentre.

Lorsqu'on arrive, les autres ouvrent des yeux ronds. Nous, avons un large sourire.
J'ai l'impression que ça nous a rapprochées.
Tant mieux. J'aime bien ma compagne de voyage.
Peut-être plus que Kaolys. Mais ça doit être parce que je ne lui ai presque pas parlé.
D'ailleurs, celle-ci arrive. Elle ouvre de grands yeux ronds elle aussi, puis sourit d'un air gentil.

«-Ça te va très bien, Irina.» fait-elle.

Puis elle disparaît dans une salle à côté.

À côté de moi, Irina rayonne.
Voilà ce qu'on ressent lorsque quelqu'un qui, par ce qu'on croit, n'en a rien à faire de nous, nous fait un compliment.
On rayonne.

La fusée F72Où les histoires vivent. Découvrez maintenant