Chapitre 13 : Le réveil.

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«-Elle se réveille ! Venez !» hurle Kaolys.

Je venais de lire ce qu'Émily avait écrit lorsque ce cri a retenti.
Je me précipite jusqu'à l'endroit où nous l'avons installée.
Elle a les yeux ouverts, mais n'a pas l'air de bien tout comprendre.

«-Qu'est-ce qui se passe ici... ?» demande-t-elle

Tomas arrive.

«-Mh... Attendez.. Émily ? Peux-tu dire qui sont ces demoiselles ? demande-t-il.
-Euh... Il y a... L'asperge ? Pourquoi ? demande-t-elle
-C'est le surnom que tu m'as donné sans raison, soupire Kaolys en levant les yeux au ciel.
-Et... Son prénom ? demande Tomas.
-C'est... Je... C'est... Euh... bafouille-t-elle. Je... Je ne sais pas... finit-elle par avouer, semblant déçue.
-Ça n'est pas grave. Et l'autre ?
-Ir... !» commence-t-elle en se redressant.

Elle fronce les sourcils.

«-Ir... Is ? Iris ? tente-t-elle
-Presque..» je réponds.

Elle semble réfléchir intensément.

«-Je ne sais pas..» annonce-t-elle finalement.

Tomas soupire.

«-Ça n'est pas grave. (Il se tourne vers nous.) Amnésie.»

Je retiens mon souffle.

«-Qu'est-ce qui se passe ? demande soudain Émily. Qu'est-ce que vous voulez dire ? Je suis amnésique ? Non non, c'est pas possible hein ?»

Elle commence à s'affoler et Tomas se précipite vers elle pour la calmer.

Un grand homme mince aux cheveux châtains et aux yeux bruns s'approche alors et lui fait boire un liquide rose.
Émily semble alors dans les vapes.

Il commence à lui poser plusieurs questions, et elle répond quasiment toujours «-Je.. Ne sais pas.»
Lorsqu'il a fini, Tomas se tourne vers nous et nous regarde d'un air désolé.

«-Ça m'a l'air d'être une amnésie totale... Nous pensions que ça n'était que partielle mais...
-Je suis amnésique alors ? C'est impossible hein ? le coupe Émily, recommençant à s'affoler.
-Nous avons réussi à créer une machine pour guérir l'amnésie...
-Qu'est-ce que tu attends pour aller la chercher ? m'exclamais-je.
-Eh bien...» il cherche ses mots et semble gêné. «Elle est dans l'autre partie du bâtiment..»

L'homme l'asperge alors de quelque chose de jaune et il s'en va en soupirant.
Je soupire aussi, en même temps que Kaolys, pendant que l'amnésique regarde tout autour d'elle, semblant un peu dans les vapes.

«-Hé c'est normal qu'il fasse nuit ? Vous êtes quoi au juste, des chouettes ?» s'exclame-t-elle soudain en pointant le ciel.

Je regarde la lune à travers la fenêtre.

«-C'est bien réveillé la nuit, les chouettes ? demande-t-elle alors.
-Oui, ça vit la nuit..» fait quelqu'un d'une voix exaspéré.

Soudain, on entend quelqu'un frapper à la porte.
Émily se lève et s'apprête à ouvrir, mais Tomas lui saute dessus pour l'arrêter et la fait reculer.

«-Mais pourquoi tu veux pas que j'ouvre ? Y a quelqu'un qui toque, demande-t-elle.
-J'ai l'impression de m'occuper d'un enfant de trois ans...» soupire Tomas.

Il pose Émily sur ses genoux et la retient afin qu'elle reste ici.
Je ne peux réprimer un sourire. C'est vrai qu'on dirait un petit enfant, avec ses grands yeux curieux qui se promène partout.
Je ne l'avais encore jamais vu comme ça, habituellement elle est sérieuse ou sarcastique.

«-C'est vrai, on dirait un enfant.. je dis en souriant.
-Mais pourquoi ? demande Émily, alors que Tomas lève les yeux au ciel avec un petit sourire.
-C'est à cause de la potion, me murmure-t-il. Il peut y avoir des effets secondaires tels que quelque chose qui ressemble à un retour en enfance.»

Je ris légèrement. Même le ton de la voix d'Émily est celui d'un enfant curieux, prêt à découvrir le monde.

Enfin, les frappements à la porte cessent.

«-Ah ! fait Tomas. J'ai cru qu'il ne nous laisseraient jamais tranquilles..»

Je m'approche du lit et m'assied à côté de lui.

«-On va faire quoi pour elle ? demandais-je en désignant Émily d'un mouvement du menton.
-Je pense que quelqu'un va devoir se dévouer pour aller chercher la machine.. fait-il.
-Je veux bien y aller.»

Il me fixe, la tête posée sur celle de Émily.

«-Tu es sûre ? il me demande.
-Bah oui.
-Alors je t'accompagnerais.»

Je hoche la tête.

«-Si tu veux. On y va quand ?
-Juste le temps que j'étudie le chemin le moins dangereux et on y va.
-Ok.»

La fusée F72Où les histoires vivent. Découvrez maintenant