Chapitre 4

190 40 36
                                        

Il prit un taxi et rentra chez lui. Mary se leva du canapé dès qu'elle vit rentrer son mari dans le salon.

«Alors ? »

Elle s'approcha de lui. John pris une grande inspiration.

«C'est ... »

Il fondit en larmes. Mary le pris dans ses bras, comme elle aurait pris un enfant.

«Chut ... Tout va bien ...
- Non ... Mary ... C'est inextricable comme situation ...
- Je sais ... Viens. Viens t'asseoir. »

Une fois calmé, John lui raconta tout. Sans rien lui cacher. Ni les baisers, ni les rapprochements, ni la nuit passée ensemble. Mary l'écoutait, très calme, très attentive.

«Voilà ... Tu sais tout ... Je suis ... Tellement désolé Mary ...
-Tu vas sûrement trouver ça étrange mais je ne peux pas t'en vouloir John. Je comprends. Je vous comprends. Je ... Je ne peux pas faire autrement que de comprendre sa douleur. »

John leva les yeux vers elle.

«Je me suis toujours douté qu'il y avait, ou du moins, qu'il y avait eu, quelque chose de plus fort que de l'amitié entre vous. Dès la première fois où je vous ai vu ensemble.
- Ok ... Apparemment, il n'y a que moi qui n'était pas au courant de ce que je ressentais,dit John, vexé.
- Non. Tu le savais. Tu ne voulais juste pas le voir, c'est différent.
- Hum.
- Je savais, en me mettant avec toi, qu'il faudrait que je cohabite avec Sherlock. Mort ou vivant. Avec son souvenir ou sa présence. Et je l'ai accepté parce que je t'aime John. Mais je ne veux pas que notre histoire soit un poids pour toi, tu comprends ?
- Mais Mary ...
- Je vais te dire John, je préfère qu'on se sépare maintenant, et qu'on reste amis, qu'on continue à se voir, qu'on ne se perde pas, plutôt qu'on finisse par se détester parce que tu auras choisi de rester avec moi. »

John était abasourdi.

«Je ne veux pas d'un homme qui m'aime à moitié, dit-elle avec un sourire tendre.
- Mais je t'aime Mary ...
- Je le sais. Mais je sais que, quoi que tu dises, ce n'est pas moi la première, répondit-elle toujours un léger sourire sur les lèvres. »

John baissa les yeux. Mary posa sa main sur le bras de son mari.

« John ... Regarde-moi. »

Il leva les yeux vers elle.

« Cette décision t'appartient. C'est la tienne. Mais sache que, quoique tu choisisses, je serai toujours là pour toi. Toujours.
- Je me sens tellement coupable Mary ... On s'est mariés hier et je suis déjà en train de tout foutre en l'air.
- Eh, tu sais quoi, je préfère que tu foutes tout en l'air maintenant plutôt que dans quelques années, quand on aurait eu une gigantesque maison à la campagne, un 4x4, un labrador et 18 enfants ! »

John eut un petit rire.

«C'est fou comme tu arrives toujours à me faire rire.
- Il faut bien que j'arrive à faire deux ou trois choses quand même.
- Je ne veux pas te perdre.
- John, qui parle de se perdre ? Crois-moi, on ne se perdra pas. Si, là, tout de suite, tu choisis Sherlock, je te le promets, tu ne me perdras pas.
- Je ... Je ne m'attendais pas à une telle réaction ... »

Mary ferma les yeux le temps de prendre une grande inspiration.

«- Je peux te dire quelque chose ?
- Oui.
- Notre amour t'a sauvé, c'est certain. Mais je crois que nous n'étions pas destinés à rester ensemble, en tant que couple. Je crois que notre amour est voué à se transformer en amitié et en affection sincère. Tout a été très vite entre nous. Parce qu'il fallait que ça aille vite. Parce qu'il fallait te sauver, te sortir de tout ça. Et moi, je voulais nous donner une chance. Mais je crois que tu le sais comme moi, nous sommes beaucoup plus des amis que des amoureux. Et Sherlock n'y est pour rien dans tout cela, à part peut-être dans notre rencontre. Lui ou pas lui, on sait très bien que nous deux, amoureux, ça n'est pas fait pour durer. »

Les mots de Mary raisonnaient dans sa tête. Elle avait tout bon. Sur toute la ligne. Elle avait tout compris.

«Et, tu sais quoi, je préfère une histoire d'amitié forte qu'une histoire d'amour en demie teinte. »

John resta un long moment silencieux. Il réfléchissait à tout ça. Il se rendait compte que, ce qu'elle venait de décrire, c'est ce qu'il ressentait, tout au fond de lui, sans vouloir se l'avouer. Il l'aimait, profondément, mais il savait que cet amour se transformerait en une amitié, tendre et sincère. Et, il se rendait compte, à présent, qu'il avait déjà commencé à se transformer.

«Tu m'as sauvé Mary. Sans toi je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui.
- Je le sais. Et c'est ce qui compte. C'est que, maintenant, tout aille mieux.
- Oui. »

John lui embrassa la main.

«John ...
- Oui ?
- J'aimerais venir avec toi quand tu iras voir Sherlock. Il me semble qu'il faut qu'on ai une discussion. Je voudrais tout lui expliquer.
- Bien sûr ... Oui ... Je crois que c'est une très bonne idée. Quand est-ce-que tu veux y aller ?
- Maintenant ? »



Un nouveau chapitreWhere stories live. Discover now