Un nouveau chapitre

Chapitre 5

Ils partirent aussitôt pour le 221B. John entra dans le salon, Sherlock n'avait pas bougé depuis qu'il était parti. Il était allongé sur le canapé, fixant le plafond. Il avait l'air totalement absent. Il ne tourna même pas la tête à l'arrivée du docteur.

« C'est déjà le soir ? J'ai tendance à perdre la notion du temps dans mon palais mental. »

John retrouvait le détective qu'il avait toujours connu jusque là. Il retrouvait ce ton dans sa voix, cette manière d'être allongé, ses indexes posés sur ses lèvres. Il eut un petit sourire.

« Non non. Il est à peine midi. Je suis venu avec quelqu'un. »

Le détective tourna la tête et vit Mary, qui lui souriait. Aussitôt,il se leva, et le masque de presque désinvolture qu'il portait quelques secondes auparavant s'évanouit.

« Bonjour Mary ...
- Eh, détends-toi, tout va bien. Je suis venue pour discuter.
- Ok ... Très bien ...
- John, tu ne veux pas... ?
- Je vais aller acheter quelque chose pour ce midi, en attendant, hein ?
- Parfait, dit Mary avec un sourire. »

John partit en direction d'une petite supérette. Pendant ce temps, Mary et Sherlock s'installèrent sur les deux fauteuils du salon. Et ils s'expliquèrent. Sherlock expliqua tout à Mary, Mary expliqua tout à Sherlock. Tout ce qui devait être dit fut dit. Ils finirent par se promettre de se protéger, de ne jamais se tourner le dos. Ils s'appréciaient énormément et aucun deux ne voulait rompre le contact. Quand John rentra dans le salon, il les retrouva dans les bras l'un de l'autre. Mary, qui était face à lui, lui fit un grand sourire. Sherlock ne donnait pas l'impression de vouloir se décoller d'elle. John toussota légèrement. Le détective desserra son étreinte et regarda Mary.

« Merci. Merci pour tout Mary. »

Elle posa sa main sur son épaule en souriant.

« Et John je ... Enfin, prends ton temps pour prendre ta décision. Je peux comprendre que, même malgré toutes les nouvelles informations dont tu disposes, ça soit difficile pour toi. J'attendrai, autant de temps qu'il le faut.
- Merci. A vous deux, dit John, ému.
- Je meurs de faim moi, on mange, ça vous dit ? proposa Mary.
-Oui, allez, j'ai acheté chinois. »

Ils se mirent à table.

« Vous vous rendez compte de la situation quand même? Je pense que personne au Royaume-Uni n'a jamais vécu ça ! Dit Mary en riant. »

Les deux hommes rirent de bon cœur. C'est vrai que rien de tout cela n'était banal, mais c'était comme ça. C'était leur vie, leur quotidien. C'était comme ça, de cette façon si peu ordinaire, que se déroulaient les existences de Mary Morstan, John Watson et Sherlock Holmes.