-...Et j'aimerais beaucoup avoir ce petit job pour payer mes études.
L'employeur, une femme âgée d'une soixantaine d'années aux cheveux grisonnants me regarde en souriant. Elle me rappelle les femmes de la haute société aux chignons tirés à quatre épingles.
-Écoute Lara, je peux t'appeler Lara ? Je serais ravie de t'employer, malheureusement mon poste de serveuse est déjà pris.
Mes épaules s'abaissent de déception mais je garde un sourire radieux pour masquer mon désappointement. Ce travail j'en avais réellement besoin, je pourrai éventuellement m'acheter une voiture et économiser pour mon appartement, c'était une chance inespérée qui vient de littéralement s'envoler.
-Oh je vois... pourtant vous disiez au téléphone ....., tentais-je de me défendre.
-Oui justement, j'ai un travail à te proposer, il s'agit de serveuse de nuit dans notre bar discothèque. On manque énormément de personnel notamment les weekend et le mercredi soir alors même si ce n'est pas le job que tu voulais tu voudrais bien y réfléchir ?
Serveuse de nuit ? Le genre de nanas qu'on croise très légèrement habillées et qui usent de leur charme pour vous vendre des bouteilles d'alcool hors de prix durant la soirée ?
Nerveusement je me mords la lèvre inférieure, ce n'est pas vraiment ce que je voulais et je doute convenir pour ce travail.-Le salaire qu'on propose est avantageux, tu disposes de réductions au bars et les horaires de travail sont de vingt et une heures à trois heures du matin, le mercredi, vendredi et samedi soir. Tu ne veux pas faire un essai ? Ce soir et si ça te plais le job est à toi.
Une fois, je ne m'engage dans rien, si ça ne me plais pas je pourrais dire tout simplement que je ne reste pas.
-Oui d'accord, je veux bien essayer. Uniquement pour ce soir.
Madame Harty me sourit visiblement ravie par cette nouvelle. Après m'avoir expliqué que ma tenue me sera fournie et comment se déroulera grossièrement la soirée je prends congé et regagne ma chambre en fixant mon téléphone dans l'espoir de voir un message de Drias s'afficher. À ma plus grande déception je n'y trouve que deux messages de Daimon que je décide d'ignorer.
En pénétrant dans la pièce je fredonne et fais rouler mes hanches de gauche à droite au rythme de mes paroles.
C'est alors que mon regard se pose sur le garçon qui est allongé de tout son long sur le lit de Lila.-Qu'est-ce que tu fiches ici ?
Je me surprends à employer un ton agressif alors que j'aimerais paraître totalement imperturbable.
Sur le lit Matt passe une main dans ses cheveux et se redresse en coinçant sa lèvre inférieure entre ses dents.
Dire que cet idiot m'a ignoré toute la semaine, comment ose-t-il se pointer ici innocemment ?!-Je t'attendais petite chose.
Je laisse couler un regard assassin dans sa direction avant de l'ignorer et tirer de mon armoire un pantalon en cuir moulant comme m'a demandé Madame Harty. Je me demande si je ne risque pas d'avoir trop chaud ce soir.
Je me dirige ensuite devant mon miroir et tire sur le volet divers eye-liners et mascara.-Tu sors ce soir ? Me demande Matt curieux.
Agacée je le fixe un instant en faisant claquer ma langue contre mon palais.
-Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Mon ton cinglant m'arrache un sourire au coin surtout à la vue de la mine déconfite qu'arbore le beau brun.
Ce dernier laisse d'ailleurs échapper un grognement en se levant pour venir se poser derrière moi. Je laisse retomber sur ma coiffeuse ma brosse à cheveux et mes barrettes pour me retourner et le fixer longuement.
Ses yeux verts scrutent attentivement mon visage et en inspirant Matt laisse glisser sa main sur ma joue pour ranger une mèche de cheveux derrière mon oreille. Son souffle mentholé s'écrase sur mon visage pendant que nous nous détaillons en silence.
Le gras de son pouce entame un mouvement circulaire sur ma pommette et ce geste tendre suffit à me faire fermer les yeux.
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Valleyfield University
RomansLara Anderson : Le Québec est un endroit fantastique, je n'ai pas choisis Valleyfield au hasard pour mes études universitaires. Je vais m'y installer et travailler dur pour ma famille et ceux que j'aime. Personne, personne ne pourra m'empêcher de tr...