Une fois changée et débarrassée de ce fichu maquillage et ces stupides fringues, je rejoins Daimon sur le parking. Ma tête me lance et je suis bien heureuse d'avoir retrouvé mes baskets au risque de m'étaler de tout mon long sur le bitume. D'un oeil mauvais Monsieur Eaton fixe Matt qui ne compte pas fuir face à l'oppresseur. Bien au contraire j'ai le sentiment qu'il se fait une joie d'avoir ce petit face à face avec notre professeur de sport.
Le pull de Daimon sur les épaules -faute de ne pas avoir retrouvé ma veste, je grimace en sentant son parfum me chatouiller le nez.Encore choquée par les propos récents de Matt je n'arrive pas à cacher l'immense chagrin qui déferle sur moi comme un ouragan. Je ne suis rien de tout ce qu'il a énuméré, seigneur dites moi que je n'en suis rien.
Un reniflement m'échappe, de nouveau mes yeux me brûlent et je ressens l'envie de pleurer. La mine défaite Daimon me regarde, crispant sa mâchoire et fermant ses poings.
Décidé d'avoir le cœur net sur cette histoire il s'approche de Matt qui nonchalamment s'est appuyé contre sa moto les mains dans les poches.-Qu'est-ce que tu sais ?
Un fin sourire incurve le coin des lèvres de Matt.
-Je sais que tu sautes tes élèves.
D'un geste dédaigneux du menton il me montre, ne faisant que redoubler mes sanglots.
-C'...C'est pas ... vrai, pleurnichais-je en me frottant les yeux.
Daimon est pris entre deux feux. Il doit probablement hésiter entre jouer le rôle du petit ami ou stopper cette mascarade maintenant pour sauver le peu d'honneur qu'il me reste.
A petits pas je m'approche de Daimon et le tire par la manche de sa chemise.-Je ...je t'en supplie .... Dis-lui.
J'éclate en pleurs comme une bulle de savon dans un bain. C'est pitoyable mais il est trois heures du matin, je suis fatiguée, un mal de crâne terrible me lancine, j'ai faim et envie de faire pipi, tout ce chantage je n'en veux pas, je n'en ai jamais voulu.
Devant nous Matt s'agite, il ne semble pas comprendre et nous regarde les sourcils froncés.
Après un moment d'hésitation et un long soupire Daimon passe sa main dans ses cheveux.-Tu as raison, j'aurais dû la jouer plus fair-play dès le départ plutôt que de t'imposer tout ça. Désolé Lara.
Il dépose rapidement un baiser sur le sommet de mon crâne avant de se poster devant Matt dont le visage frôle l'incompréhension.
-Ce n'est pas la faute de Lara, je l'ai fais chanté pour obtenir d'elle ce que je voulais grâce à mon statut de professeur. Je regrette ce que j'ai fais. Elle n'a jamais voulu de ça, je l'ai forcé.
L'entendre avouer ses méfaits semble alléger le poids qui oppresse mes épaules et me fait courber le dos. Je me sens un peu mieux, mais pas assez pour stopper mes larmes.
-On ne l'a pas fais, je n'ai pas couché avec elle parce que je la respecte...
Matt ne laisse pas le temps à Daimon d'en dire plus, il lui bondit dessus et le plaque contre le goudron sale et humide, couvert de mégots et de vieux chewing-gum en serrant des mâchoires et des poings.
-Tu la respectes ? Tu la respectes ?! Si tu l'avais respecté jamais tu n'aurais osé t'en prendre à elle !
Il lui balance un coup de poing au visage sans retenue. Ce geste a au moins l'effet de me sortir de ma stupeur, je bondis sur Matt pour l'éloigner du mieux que je le peux même si maintenant je sais que ma seule vue le dégoûte.
-Non ! Non ! Arrête !
Je le repousse de toutes mes forces en réprimant mes larmes.
Le brun pose ses yeux sur moi avec un regard nouveau, un regard peiné qui semble me prendre en pitié. Mon côté diabolique espère quelque part qu'il regrette amèrement toutes les dégueulasseries qu'il m'a balancé à la figure quelques dizaines de minutes plus tôt alors que je n'avais rien mérité de tout ce mépris.
Ses grandes mains se posent sur mes épaules et attrapent fermement le tissu du pull qui me recouvre.
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Valleyfield University
RomansLara Anderson : Le Québec est un endroit fantastique, je n'ai pas choisis Valleyfield au hasard pour mes études universitaires. Je vais m'y installer et travailler dur pour ma famille et ceux que j'aime. Personne, personne ne pourra m'empêcher de tr...