Tombé de la Lune

II. Frisson

Je feins donc une envie pressante et m'éclipse jusqu'aux toilettes.

Heureusement, elles sont vides. Je prend appui contre l'un des nombreux et luxueux lavabos. Ils sont d'un blanc éclatant, mais avec l'éclairage, c'est mes yeux qui sont éclatés... Ah, il faut que je retrouve mes lunettes. Mes yeux ont bien souffert aujourd'hui.

Je lève le regard. Je me vois dans le miroir. J'attrape les quelques mèches qui tombent sur mes yeux. Faut vraiment que je m'occupe de ça. Mes cheveux sont redevenus noirs mais quelques mèches grises se voyaient aux pointes. C'est laid.

« Merde » j'ai lâché ça sans même le vouloir. Faut que je gère ce tique de langage si je veux pas que le manager me tombe dessus.

« Ça va ? » Je me retourne et vois Jimin, l'air sincèrement inquiet, qui s'approche. Un peu trop. Il se place devant moi. Il est extrêmement proche. Mes fesses heurtent le lavabo au dessus du quel j'étais penché peu avant. Pourtant il ne s'arrête pas. Je suis presque assis sur le lavabo.

Finalement il s'arrête et croise les bras sur son torse. Il plante son regard dans le mien et poursuit :

« T'as l'air d'être déçu d'être avec moi, tu sais moi, ça me gêne pas. Mais si tu veux on peut demander aux autres de changer, on te connaît. »

Je ne répond pas. Il est trop proche. Cela me paralyse. Merde, pourquoi ? Qu'est ce qui ce passe ? Je suis tellement tendu qu'aucun son ne peux sortir de ma bouche. Pourtant j'aimerais le rassurer, lui dire que ça me va, que c'est pas lui le problème.

Il approche alors une main de mon visage et attrape une des mèches qui repose sur mon front. Il fait rouler les cheveux entre son pouce et son index. Dans le même laps de temps le rythme des battements de mon cœur s'accélère considérablement.

Un frisson me parcourt tout entier. À cette distance, c'est sûr qu'il l'avait ressenti. Merde. Mais c'est quoi ça ? Reprend-toi.

« Tu as froid ? » me demande-t-il en entrouvrant les lèvres. Il passe la main qui jouait avec mes cheveux sur mon front. Ça empire. Une sensation étrange grandit dans tout mon corps. Il faut que mette fin à cette situation. Alors que je tente de trouver une solution pour m'enfuir Jungkook entre à son tour. Jimin fait immédiatement un pas en arrière, légèrement surpris. Je saute sur l'occasion pour échapper à mon cadet.

« Mais qu'est ce que c'était cette merde ? Il joue à quoi ? » m'interroge je alors que je marche vers les autres.

J'espère sincèrement que c'est passager, parce que passer une semaine comme ça, ça sera tout simplement au dessus de mes forces.

Jin a prévu de nous faire faire un tour de la ville. L'occasion parfaite pour me changer les idées après cet épisode.

Durant tout le reste de la journée je me suis tenu à distance de mon nouveau « colocataire ». Ce dernier agit comme s'il ne s'était rien passé, mis à part quelques regards interrogateurs. Nan mais, faut pas se foutre de moi.

[*]

Finalement, alors que le soleil commence à se coucher, nous décidons de nous arrêter, histoire de trouver un restaurant. Je suis content, grâce à cette marche j'avais réussi à quelque peu me calmer et retrouver un état normal.

Nous en trouvons un assez rapidement, nous entrons et choisissons une table. Je ne fais pas tellement attention où je m'assois. Mais alors que je vais pour poser mon postérieur entre Jin et Taehyung, une main me tire en arrière. 

Je lâche un « Eh » de surprise face à cette main qui s'entoure et serre mon biceps. Aïe. C'est Jimin, je peux reconnaître son odeur et son touché, vu la distance qui nous sépare, c'est évident. Mais c'est quoi ces manières avec son hyung ? Mais alors que je vais pour me retourner et protester, je sens le corps du plus jeune dans mon dos et son souffle chaud s'abattre contre ma nuque. Qu'est ce qui se passe ? Mais avant que je ne puisse pense à quoi que ce soit, Jimin murmure « On va devoir parler de ça. ». Il ne le dit pas froidement, mais fermement. 

Un frisson, doux et amère s'empare de moi, mélange de peur et d'une sensation, semblable à une ébullition me prend, tandis qui relâche son étreinte et s'éclipse de mon dos aussi vite qu'il est arrivé.

  ᚘ  

Et enfin me voilà avec ce second chapitre.

J'en suis un peu plus fière que le précédent, 

mais toujours moins que le suivant,

c'est pourquoi je vous invite une dernière fois,

à poursuivre votre lecture avec foi.

Amitiés, 

Marianne.