Après un temps..
Combien de temps ? Combien de temps cela fait-il ?
Je n'en ai aucune idée...
Jin me tire doucement sur la manche pour capter mon attention. Je détourne alors mon regard du vague que je fixais pour le diriger vers la table. Tous les garçons me fixent.
C'est la que je prend conscience : je suis le seul debout, à fixer le vide avec un expression amorphe. D'ailleurs mes compagnons ne sont pas les seuls à me fixer, quelques regards de clients indiscrètement curieux se font sentir.
Je lève alors un doigt au niveau de ma bouche mais alors que j'allais encore essayer de m'éclipser au toilette pour faire passer la gêne, je me rappelle du l'événement de ce matin et du ton que Jimin vient juste d'employer. Je déglutis alors et ces souvenirs suffisent à me convaincre de faire face à la situation.
Ma main rejoint donc mon cou et après m'être excuser je m'assois rapidement. Les conversations reprennent, je n'y participe pas, trop perturbé. Je jette juste des coups d'œil à Jimin de temps à autres.
C'est lui. C'est juste Jimin. Souriant, bienveillant, charmant... Est-ce qu'il est bon acteur à ce point ou je dramatise à ce point ? Il est rare que je me remette en question, mais je suis vraiment perdu.
Je décide alors de laisser couler et de me concentrer sur mes amis pour le reste de la soirée.
[*]
Après le repas, nous décidons de rentrer sans plus tarder, les prochains jours risquent d'être éprouvants. Je n'en connais même pas les détails, je me suis endormi quand le manager parlait.
Nous voulons rentrer à pied, l'hôtel n'est pas si loin et nous avons tous besoin de marcher un peu histoire de nous détendre.
Nous marchons donc dans les rues surdimensionnées.
Tout est trop ici. Trop de gens. Trop de bâtiments. Trop haut. Trop noir. L'air de la ville, portant la chaleur des pots d'échappements des voitures en surnombres et des anthropoïdes suants, est bloqué entre les colonnes d'immeubles, cage de béton. C'est laid.
Mais j'm'en fous. J'ai peut être bu quelques verres de trop. Merde. N'empêche, c'est enivrant comme sensation. C'est délicieux même. Ça me manquait. C'est le genre de choses qu'on peut pas faire en Corée. Notre foutu manager nous surveille comme des gosses. J'ai 24 ans bordel.
Je marche appuyé contre Taehyung qui s'inquiète un peu. Il m'a déjà dit plusieurs fois de la fermer, faudrait pas que des fans, ou pire, des médias, nous reconnaissent. Sinon bonjour le scandale.
Finalement après avoir passé le plus clair du chemin un bras autour des épaules de Taehyung, nous arrivons devant l'hôtel. Mon bienfaiteur fait une pause devant les portes en s'appuyant contre le mur, sous le porche. Je me prend une claque en me souvenant que je ne serai pas seul ce soir. Il m'avait menacer dans le restaurant, j'en suis sûr. Mais pourquoi ? Merde non, c'est juste l'alcool.
Alcool ou pas, une peur me prend les tripes. Merde.
« -Woah, on dirait pas mais il pèse son poids ! » souffle Taehyung, me coupant dans mes réflexions.
Je veux protester mais c'est comme si toutes mes forces venaient juste de me quitter. La descente a été rapide. Dire que quelques minutes auparavant j'étais à mon apogée. Je me sentais beau, capable et absolu.
Je sais parfaitement qu'après l'apogée vient la déchéance mais je voulais rester là-haut un peu plus longtemps, rester en apesanteur quelques instants de plus, laisser cet élixir m'enivrer.
Jimin s'approche de nous en souriant et en tendant légèrement les bras vers l'avant. Ça sent pas bon pour moi ça. Qu'est ce qu'il veut ?
« Passe moi ça j'vais m'en occuper. » dit-il avec prévenance.
J'essaye de faire comprendre mon mécontentement. « Ça » ?! Qu'est ce que je suis en colère contre lui. J'ai envie de le taper. J'ai envie de le tabasser. J'ai envie de l'embrasser.
Attends, quoi ? L'alcool fait des ravages.
Je relève les yeux vers Jimin. Il est beau ce soir. J'avais pas vu.
Il place mon bras autour de ses épaules, du côté où Taehyung n'est pas, je le regarde faire.
«Dis hyung, t'as fini de me fixer ? demande-t-il en riant et en passant une main dans ses cheveux teintés de brun.
-J'te fixais pas, dis-je vexé.
-Ah oui ? Pourta-
-T'as un truc sur la gueule.
-Hein quoi ? Enlève-le ! »
Il tend alors son visage vers le mien et je lui souffle dessus mon haleine imbibée d'alcool, sa réaction est immédiate : il recule et retrousse son nez, figeant son visage dans une expression de dégoût non dissimulée. Il lâche quelques jurons tandis que je m'esclaffe. Néanmoins mon rire se calme lorsque je croise son regard. Mais ce regard se fane.
ᚘ
Et c'est maintenant
Que mon texte devient plus intéressant.
J'espère qu'il est assez enivrant,
Bon vent.
Amitiés, Marianne.
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Tombé de la Lune
FanfictionTomber de la lune Sens : Être surpris par le surgissement d'un événement. Origine : L'expression "tomber de la lune" s'utilise de façon métaphorique et signifie, en parlant d'une personne, "être surpris par le surgissement d'un événement". Min...