Je ne voyais plus rien. Je ne pouvais plus bouger, ni même ouvrir les yeux. Je respirais très mal. Je suffoquais presque. J'entendais vaguement des bruits autour de moi, des voix quasiment inaudibles. Je sentais le sol froid et dur en dessous de moi. Je voulais bouger, crier, mais mon corps ne me répondait plus. Que m'arrivait-il ? Je ne me souvenais plus de rien. Combien de temps étais-je restée là ? Où étais-je ? Tout à coup, un flash de lumière me revint à l'esprit. Je me souvins d'un gros bang, puis le noir. Mais il me semblait que ce n'était tout. Je sentis mon corps décoller, sans faire quoi que ce soit. Je pensai que plusieurs personnes étaient en train de me déposer dans un lit, ou un brancard. Je devinai qu'on me mit un espèce de masque sur la bouche, et je sentis de l'air passer. Je ne pouvais toujours pas bouger, ni percevoir les voix, ni le son. Je réussis tout de même à entendre le bruit d'une sirène assourdissante. Elle résonnait dans ma tête. Je sentais que j'étais dans une voiture, je sentais les petites secousses. J'essayais de toutes mes forces de bouger le petit doigt, mais mon corps était comme paralysé. Je voulais ouvrir mes yeux, mais c'était mission impossible, mes paupières ne bougeaient pas d'un poil. Je sentis que la voiture (ou peut-être une ambulance ?) commençait à ralentir puis s'arrêter. On me retira le masque. Je sentais mon corps se faire déplacer. Les voix étaient toujours floues, je commençais à peine à percevoir des voix d'hommes et de femmes, mais les mots restaient encore quasiment indescriptibles. Je me sentais transportée, et je sentais des mouvements autour de moi, quand je m'arrêtai. Je sentis une nouvelle fois un masque que l'on posa sur ma bouche. Je voulais appeler au secours, je voulais voir mes parents, et surtout me souvenir ce qu'il s'était passé. Pourquoi étais-je là ? J'essayais de me souvenir avant la pércution, mais en vain. Rien ne me revenait à l'esprit. Je sentais que l'on me touchait, que l'on me posait des pansements sur le visage. Je discernais beaucoup de vie autour de moi. Je sentais d'affreuses douleurs aux jambes, c'était tout simplement horrible. On m'injecta une anguille puis après je m'endormis.
Je me rappelle, de ce jour-là. C'était mon anniversaire, et j'avais invité Lauralee. C'était ma première petite fête avec elle. Je me souviens, combien nous étions heureuses, combien nous avions rigolé. Elle m'avait offert un joli collier, que j'ai toujours gardé. Elle avait dormi chez moi, et on s'était couchées à pas d'heure. Je crois que c'est ce jour-là que j'ai compris que c'était la seule véritable amie que je n'aie jamais eu.
Je reprenais conscience. Je ne sais pas si on pouvait réellement dire que je me réveillais, puisque mon corps refusait toujours de bouger. Je sentais qu'il n'y avait plus personne autour de moi, et je découvris deux gros plâtres à mes jambes. Que m'avait-on fait ? Où étais-je ? Combien temps suis-je restée inconsciente ? J'essayais toujours de me souvenir des événements, mais toujours rien, enfin rien de ce qu'il se soit passé avant le choc. Mais alors... si je m'étais faite percutée, c'est que j'étais sur une route ? Des bruits vinrent me couper de mes pensées.
- Oui [...], non [...], Lou ! [...], oui évidemment !
C'est tout ce que je pus entendre. Je percevais les voix au loin, elles semblaient se trouver derrière une porte, ou un mur mal insonorisé.
J'entendis le bruit de la porte s'ouvrir et des pas s'approcher de moi.
- Oui, c'est elle, dit une voix qui m'était familière.
Telle fût ma surprise quand je me rendis compte que je pouvais parfaitement entendre les voix.
- Bon, je dois vous parler, commença doucement quelqu'un qui me parût être une femme. Il faut que vous sachiez que votre fille s'est faite percutée par une voiture. Elle semblait être en compagnie d'une autre jeune fille, qui elle aussi a subi un choc, mais elle va très vite s'en remettre. Nous ne savons pas encore si elle est consciente ou si elle nous entend, mais votre fille est dans le coma.
Tout d'un coup, tout me parut beaucoup plus clair.
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Wake up
RandomOn marchait, je souriais, elle souriait. J'aimais tellement ces moments que je passais avec elle. On riait comme des baleines, sans faire attention à notre entourage. Nous traversâmes la route, quand tout d'un coup, j'entendis un coup de frein, il y...