Chapitre 9

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Je ne pouvais rester plus longtemps allongée sur ce lit et branchée à cette sonde. Cela devenait trop inconfortable, et surtout malaisant. Je me rendais compte désormais à quel point la communication était importante. J'avais besoin de parler à mes parents, de les prendre dans mes bras... Malheureusement, j'avais beau faire quoi que ce soit, mon corps refusait de m'obéir. J'étais toujours bloquée dans cette paralysie.
Le bruit de la porte qui s'ouvrit perturba mes pensées.
- Cooouucccooouuu Lou !!! Fit éruption la voix enthousiasmée de Lauralee. 
Je sentais le lit légèrement basculée du côté. Je sentais son corps à côté du mien.
- Il faut vraiment que je te raconte tout un tas de trucs, mais avant il faut que je te parle d'une chose importante. 
On entendait dans sa voix qu'elle était très excitée.
- À l'association, on a fait plusieurs actions ces derniers temps, et les représentants ont parlé de peut-être un voyage en Afrique. On a pas mal récolté d'argent. Il y a très peu de chance que ça se réalise, à cause de... de l'accident... enfin surtout parce qu'il ne nous restera plus rien pour réaliser des choses dans le pays où on irait et que l'on ne pourrait pas tous y aller. Mais si on continue comme ça, dans quelques mois ce sera sûrement possible.
Elle reprit son souffle. Je crois que j'avais raté un battement cœur. Ce qui se confirma en quelque sorte, puis le bip qui se prononçait à chaque battement de cœur fût plus bruyant que les autres.
- Wow, tu as l'air d'aimer l'idée ! Ce serait tellement génial. On pourrait faire tellement de choses pour tous ces gens... Seulement, je ne me vois pas partir sans toi... Enfin bref, de toute façon ce ne serait que dans longtemps. Aaaaah ! Je ne t'ai pas raconté !
Généralement, quand l'une de nous disait ça, on commençait à discuter pendant des heures. On y manqua pas, sauf que je ne pouvais pas y mettre ma part. Cet empêchement me compressait la poitrine, j'avais tellement besoin de lui parler.

Je me voyais à l'aéroport, accompagnée de Lauralee et tous mes autres amis de l'association. On partirait à l'autre bout du monde, en Afrique, dans un pays complétement déconnecté du reste du monde, et on passerait beaucoup temps avec les habitants. On ferait construire des écoles, ferait venir des médecins, distribuer de l'eau et des vives. On apprendrait à les connaître, eux et leur mode de vie. Je pourrais tellement leur apprendre, et ils pourraient me faire découvrir leur pays. Je serais tellement comblée de pouvoir venir en aide directement à ces gens. Malheureusement, c'était encore impossible à cause de ce coma. Je ne pouvais ni bouger, ni parler, je pouvais juste entendre. Cela m'était très handicapant, TROP handicapant. J'avais besoin de voir le monde extérieur, de me refaire une vie normale. Si seulement cet accident n'avait jamais eu lieu...

Une vilaine toux me fit reprendre conscience en pleine nuit en pleine nuit. Je sentais ma poitrine se soulever et ma gorge se serrer. Les battements de mon cœur s'accéléraient et je sentais la chaleur de mon corps descendre. La toux devint de plus en plus profonde et je sentais une grosse boule de former au fond de ma gorge. Mon corps essayait de lutter le plus possible, mais je commençais à sentir ma tête enfler et toutes ces images de l'accident me revinrent à l'esprit, et... plus rien. Le néant.

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Et voici l'avant dernier chapitre ! Est-ce que vous êtes prêts ? Le dernier chapitre a été dur à écrire, mais putain j'en suis vraiment fière. J'ai hâte que vous le lisiez ! ♥

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