Je me sentais toute drôle. Que m'était-il arrivée ? Où étais-je encore une fois ? Étais-je morte ? Ce qui était sûr, c'est que le masque pour respirer m'était à nouveau revenu et j'avais toujours mal aux jambes (je sentais toujours des gros plâtres qui entouraient ces membres) et... à la poitrine.
- Votre fille a vraiment eu de la chance, c'est un miracle qu'elle s'en soit sortie.
- Est-ce qu'elle va s'en sortir ? S'affola une voix (qui semblait être celle de ma mère).
- Les chances sont toujours les mêmes qu'il y a quelques jours, mais ne vous en faites pas, nous faisons tout ce que nous pouvons pour maintenir votre fille en vie.
- Mmmmh... est-elle toujours consciente ? Je vous en supplie, dites-moi que oui...
- Nous supposons que oui, mais rien est sûr à présent, répondit posément l'homme.
Il y eut un cours instant de silence.
- Voulez-vous que je vous laisse seule avec votre fille, madame ? Reprit le docteur (je supposais).
- Oui, s'il vous plait.
Une fois de plus, le silence envahit la pièce. Quand ma mère s'élança :
- Heureusement que tes amies étaient là, Lou. Même si elles n'avaient pas le droit d'être ici et qu'elles se sont faites passer un savon, c'est grâce à elles que tu es encore en vie. Les seules personnes autorisées à te voir sont ta famille et Lauralee, car elle aussi était présente dans l'accident. Mais elle va bien, enfin elle va mieux, je te rassure. En revanche, elle est toujours bouleversée par ce qu'il s'est passé.
Je sentis sa main se poser contre la mienne. J'avais envie de la serrer dans mes bras.
- Nous sommes samedi matin, reprit-elle, autrement dit cela fait presque 6 jours que tu es ici. Tu manques à tout le monde, tu sais. Je ne sais pas comme c'est au lycée, mais à la maison, tu nous manques. Reviens vite. Malheureusement, ton père a eu un énorme empêchement et moi je dois te laisser. C'est tellement dur de te voir comme ça, si tu savais... Ah oui, et normalement, Lauralee devrait passer dans l'après-midi. Je t'aime fort.Ma mère m'embrassa sur le front et j'entendis une porte se refermer. J'étais face à moi-même, encore une fois. C'était assez pénible, de rester allongée, avec plein de machines et de plâtres autour de soi. On était assez vite ennuyé. Mon seul passe-temps était de repenser à cet accident, et à ma vie qui s'était arrêtée nette. De nouvelles questions me venaient à l'esprit : qui était cette personne ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? Était-ce accidentel ? Sur toutes ces questions, je m'endormis encore une fois, d'un sommeil rempli de pensées.
Je me revoyais. Moments par moments, images par images. Je me souviens que Lauralee était à mes côtés, et nous riions. Nous étions tellement inconscientes. Cet accident a eu lieu il y a quelques jours, et pourtant j'ai l'impression que c'était il y a une éternité. En traversant cette route, je distinguais cette voiture, mais à peine avais-je eu le temps de réagir, que la voiture m'avait déjà percutée. Puis ce fût le noir complet, et plus rien. C'était comme le néant.
Je sortis de mon sommeil en un sursaut. J'avais eu l'impression de bouger, mais ce ne fût qu'une impression. Je sentais un souffle tout près de moi. Je supposai que c'était Lauralee.
- Coucou, c'est moi, Lauralee...
Bingo.
- J'ai appris ce qu'il s'est passé, et je suis vraiment soulagée que tu sois toujours vivante. Quand on m'a dit ça au téléphone, j'ai réellement paniqué.
Et moi donc. J'avais tout de même vu ma vie défiler, me passer devant le nez.
- Je sais que je te l'ai déjà dit plusieurs fois depuis que tu es ici, mais c'est impossible de vivre sans toi. Tu es comme la sœur que je n'ai jamais eue. Il ne se passe pas une minute sans que je pense à cet accident. Pourquoi il t'a pris toi, et pas moi ? J'ai vraiment besoin de toi, et de te parler chaque soir, de t'envoyer des vidéos pourries à longueur de journée.
Moi aussi, j'en avais envie. Je voulais tellement bouger, la prendre dans mes bras, et lui dire que tout allait bien, et que tout allait bien se passer. J'avais envie de pleurer.
- Attends, mais tu es en train de pleurer ? Cria-t-elle. Oh mon dieu !!! Tu es réellement consciente !
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Wake up
RandomOn marchait, je souriais, elle souriait. J'aimais tellement ces moments que je passais avec elle. On riait comme des baleines, sans faire attention à notre entourage. Nous traversâmes la route, quand tout d'un coup, j'entendis un coup de frein, il y...