Partie 4

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PDV JISOO

Cela faisait maintenant trois heures que je tournais en rond dans le salon. Je traçais méticuleusement dans mon esprit le chemin que j'allais parcourir. Répétant chaque geste, chaque parole que j'allais effectuer.

Quand midi sonna à l'horloge, je me saisis de mon sac et fis un check-up complet. Celui-ci fait, je me saisis du sac de voyage, le jetai sur mon épaule et pris une grande inspiration. Une fois la porte fermée, je tournais la page pour de bon. Je posai la lettre sur table et me dirigeai avec détermination vers la porte d'entrée. Je sortis, fermai à clé et laissai ces dernières dans les fleurs à côté de la porte.

L'agitation habituelle régnait dans les rues de Séoul. La sensation d'écrasement que je ressentais à cause des grattes-ciel était accentuée par la chaleur étouffante de ce mois d'août. Le vrombrissement incessant des voitures et le bruit de la rue étaient assourdissants. Aussitôt, je portai mes écouteurs à mes oreilles et mis la musique aussi fort qu'il le fallut pour ne plus rien entendre d'autre. So Far Away résonna alors dans mon crâne. Cette chanson me transportait ailleurs dès que les premières notes retentissaient.
La musique c'était toujours ce que j'avais trouvé pour me couper du monde, débrancher, ne plus entendre toutes ces voix.

Je finis finalement par arriver à l'aéroport après trois quart d'heure de marche. Je refusais littéralement de prendre les transports en commun, je ne les supportais pas. Je préférais marcher des heures plutôt que de me retrouver collée à une foule d'individus que je ne connaissais pas mais que je ne voulais pas même voir.

L'aéroport était bondé. Merveilleux. Les gens, c'était vraiment ce que j'aimais le moins. Ils ne me connaissaient pas, personne ne me connaissait réellement. Je ne savais même pas si je pouvais caractériser mon vrai Moi.
Il me restait moins d'une heure et quart avant que ma fuite ne se joue. Je me laissai mollement tomber sur un banc du grand hall et augmentai le son de ma musique pour masquer le brouhaha ambiant.

* * *

Un cri strident me fit sursauter. J'ouvris les yeux brutalement, le cœur battant par un bruit aussi fort que soudain. Un peu plus loin, une fille qui devait avoir quinze ou seize ans était en larmes. Mais pourquoi avait-elle hurlé aussi fort ? Puis je vis des hommes en uniforme écarter la foule. Non, ce ne pouvait pas être...ce n'était pas déjà...J'attrapai vivement mon téléphone et regardai l'heure. Il était treize heures cinquante. Ce n'était pas possible, je m'étais endormie ! Mais quelle idiote ! J'arrachai mes écouteurs, me maudissant entre mes dents et me levai. Je ne pouvais pas avoir gâché l'une des plus belles opportunités de ma vie simplement parce que je manquais de sommeil. Les larmes vinrent perler au bord de mes yeux mais je me mordis l'intérieur des joues. Non, je n'allais pas en plus me mettre à pleurer, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. J'étais une ratée jusqu'au bout.
Mais si j'agissais vite, il n'était peut-être pas trop tard.

Je me mêlai à contre cœur parmi les groupies dégoulinantes de niaiserie. C'était à la limite d'être écœurant. Soudain, les cris se firent bien plus perçants. Je compris que les idoles faisaient leur entrée. Mon cœur s'affolait dans ma poitrine. Je n'allais pas avoir le temps. J'allais rester à pourrir ici. Ma respiration se fit hachée. Je ne voulais pas rester à Séoul, coincée entre mes parents et l'école qui me traçaient un avenir dont je ne voulais pas.
Je me frayai un chemin entre les gamines bruyantes qui s'agitaient pour voir BTS. Je finis finalement par arriver en première ligne.
Mon regard chercha frénétiquement une fille qui se détachait du lot par son attitude. Je devais trouver cette Park Irene. Mais c'était mission impossible : toutes se ressemblaient. Les membres du groupe passèrent devant moi tandis que les "V oppa", "Jimin oppa" etc fusaient dans le hall. C'était grotesque. Le temps sembla s'arrêter quand Yoongi, la tête baissée, sa casquette vissée sur la tête passa. Je regardai ma dernière chance de renouveau s'en aller vers le terminal de l'aéroport.

Beyond The SceneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant