Partie 7

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PDV JISOO

La fraîcheur de ce début de soirée me saisit tandis que je descendais du van du staff. J'avançais, suivant les employés de Big Hit qui pénétraient dans l'immense salle de concert d'Osaka. Au loin, j'aperçus Saejin qui, d'un petit pas pressé, tentait de rattraper Jimin. La course lui semblait difficile. Quand elle arriva à sa hauteur, elle lui fit un grand sourire qu'il lui rendit. Il y avait gros à parier qu'elle était amoureuse de lui. C'était commun, l'assistante tout à fait banale qui était amoureuse de l'idole. Mais objectivement, elle n'avait pas la moindre chance de pouvoir être avec quelqu'un comme Jimin. Cela crevait les yeux.

Je gagnai tranquillement l'intérieur de l'édifice. De toute façon, je n'étais nécessaire à personne alors pourquoi me presser ?
Il y avait un bruit monstre dans la salle de concert. J'avançai parmi la foule, d'ingénieurs son, de stylistes, coiffeurs et maquilleurs. Une chaleur étouffante écrasait toute la pièce. Je finis par me sentir mal au milieu de tous ces gens. Je tentai de me frayer un chemin vers l'un des coins de la salle. Quand j'eus enfin atteint un endroit relativement isolé, je posai mes mains sur mes cuisses et me courbai pour reprendre mon souffle. J'avais en horreur cette sensation qui comprimait mes poumons, entravait mon coeur et rendait pénible chaque pulsation.
Je soufflai. L'air circulait à nouveau mieux dans mon corps et la chaleur se faisait un peu moins ressentir ici. Soudain, une voix me fit sursauter.

"Courir un marathon n'est pas vraiment conseillé dans une salle bondée de monde."

Je relevai aussitôt la tête, reconnaissant cette voix et ce ton sarcastique. Yoongi se tenait devant moi, le dos appuyé contre le mur et les bras croisés sur la poitrine. Je restai sans voix. J'avais imaginé ce moment des dizaines de fois. Mon modèle, ma source de motivation, la seule personne qui m'avait jamais aidé dans ma vie était juste devant moi. Ma gorge se noua. Je restais là comme une idiote à ne pas savoir quoi lui dire. Après tout, je ne savais pas comment il me percevait.
Il continua de me fixer sans un mot. Ce moment me parut durer une éternité. Puis, il brisa le silence :

"Tu as quand même un sacré culot pour avoir usurpé l'identité de quelqu'un simplement pour un concours. Tu ne serais pas ce genre de fans qui sont prêtes à tout pour voir leurs idoles ? Oui, tu es une sasaeng..."

Nous n'étions plus dans la salle. Nous étions ailleurs. Non, nous n'étions nulle part. Il n'y avait que Yoongi en face de moi, rien d'autre. Et ses derniers mots m'avaient piqué au vif. Je restai coite pendant un moment. Moi, une sasaeng ? Pas le moins du monde. Je rassemblai alors mes esprits et répliquai :

"Je ne suis absolument pas une sasaeng. On mérite les choses que l'on peut avoir non ? Et bien ça je le méritais. Plus qu'Irene. Je n'aime pas les gens mais je sais reconnaître quand je suis en tort. Et je ne le suis pas. Toi peux comprendre cela plus que personne."

Yoongi plissa les yeux et dégagea une de ses mèches vert menthe de son front.

"Et voler sa récompense à quelqu'un qui l'a légitimement gagnée, que penses-tu de cela ?"

Le désarroi se transforma progressivement une colère. Le seul être que j'admirais me questionnait comme une enfant fautive.

"Légitimement ? Tu appelles un résultat de tirage au sort, fruit complet du hasard «légitime» ? Parce que pas moi. Si tu veux quelque chose dans la vie, il faut te battre pour l'avoir. C'est ce que j'ai fait et je n'ai aucun regret ni remord."

Le regard de Yoongi se fit plus dur.

"C'est un caprice d'enfant gâtée."

Je serrai les poings. Il ne savait absolument pas de quoi il parlait. Je m'approchai de lui et m'emportai :

Beyond The SceneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant