Beyond The Scene

Partie 10

PDV JISOO

The Last vint remplacer School of tears dans mon casque. J'attrapai immédiatement mon téléphone et changeai. Je n'étais pas masochiste. J'avais compris. Yoongi ne me comprenait pas et me méprisait. La lumière au bout du tunnel qui m'avait fait tenir toutes ces années n'était qu'un leur. Je m'étais méprise une fois de plus.

Je repensai soudainement au soir où Namjoon et Seokjin m'avaient conduite hors des coulisses. Je ne parvenais même pas à me rappeler à quoi je pensais à ce moment-là. La seule chose dont je me souvienne était la brève dispute qui avait éclaté entre l'aîné et le leader. Namjoon s'était mis à me crier dessus en me demandant la raison de ce que j'avais fait. Je ne lui avais pas répondu. Non pas parce que la réponse à sa question était d'une évidence même, mais tout simplement car mon esprit était un littéral trou noir. Seokjin avait saisi le leader par les épaules et l'avait sommé de se calmer. Namjoon n'avait pas semblé apprécier, se dégageant d'abord de l'emprise de son hyung. Puis il avait haussé les épaules et avait donné une tape amicale à son aîné, comme pour s'excuser.
Seokjin s'était baissé à ma hauteur pour capter mon regard. Mais j'avais gardé les yeux baissés. Je ne voulais voir personne.
Les deux hommes étaient ensuite retournés dans les coulisses. J'étais restée à attendre qu'on décide ce que l'on allait faire de moi. Rentrer à Séoul s'était imposé comme la seule issue probable. Si tel devait être le cas, je m'étais promis de tout faire pour repartir, n'importe où et quel qu'en soit le prix.

Mais à ma grande surprise, je me trouvais encore ici. Oui mais en quoi était-ce une bonne chose ? J'étais seule, réellement seule. Pas parce qu'on m'isolait totalement même si c'était en grande partie le cas, mais parce que je ne me retrouvais en personne. Personne ne me reflétait un semblant de similarité avec moi. Encore une fois, je restais différente. Mais je m'étais habituée, alors je restai dans la chambre. Avec ce seul refuge qu'était la musique.

Je sursautai brusquement quand une main s'abattit sur mon épaule. Je tournai vivement la tête et découvris Irene qui me faisait signe d'ôter mon casque. Comme seule réponse, je lui tournai à nouveau totalement le dos. Si il y avait bien une personne avec qui je ne voulais pas parler c'était elle. Je connaissais peu de monde avec qui je me sentais en tel décalage.
Mais Irene ne sembla pas vouloir en rester là et m'arracha brusquement le casque des oreilles.

"Mais qu'est-ce que tu fais, pauvre cinglée ?" M'écriai-je.

Elle jeta mon casque sur son lit et croisa les bras sur sa poitrine. Quel genre d'air voulait-elle se donner là ?

"Écoute Jisoo, j'en ai plus qu'assez que tu sois repliée sur toi-même. Il faut que tu t'ouvres un peu...
-En quoi ça te concerne ? Si je ne parle pas c'est que je suis mieux comme ça." La coupai-je.

Son ton posé, son air moralisateur et plein d'empathie m'étaient insupportables. Elle reprit, ignorant ma remarque.

"Non, je le vois bien que tu n'es pas mieux comme ça...enfin Jisoo, je commence à te connaître et puis tu sais je suis ton amie ici, tu peux compter sur moi..."

Je pouffai. C'était extrêmement drôle. Tout le monde servait ce genre de discours mielleux. Je l'avais déjà entendu des dizaines de fois. Mensonges et hypocrisie. J'arquai un sourcil et décidai de complètement laisser tomber ma stratégie par rapport à Irene. À quoi bon à présent ?

"Irene, est-ce que tu réfléchis deux secondes à ce que tu dis ? Tu ne me connais pas. Il n'y a pas eu un seul instant où tu aurais pû ne serait-ce qu'entrevoir la vraie moi. Nous nous connaissons depuis à peine plus d'une semaine et demi et je n'ai fait que jouer au jeu auquel tout le monde prend part. L'hypocrisie. Et non, nous ne sommes pas amies. Nous ne serons jamais amies. Enfin je veux dire, regardes-toi ! As-tu pensé une seconde que nous avions quelque chose en commun ?"