Chapitre 15

4.9K 309 46
                                    

- Maman, il est où papa encore ?

- Ton père rentre tard ce soir.

- Comme d'habitude quoi.

La femme soupira et continua à tricoter. Que pouvait-elle dire ? Elle-même ne savait pas où se trouvait son mari.

Le silence régnait de nouveau, jusqu'à ce que la porte de la maison ne s'ouvre. Ni la mère, ni le fils ne se retournèrent, ça n'était que le père qui rentrait de nouveau tard.

- Vas-y, tu peux enlever ton manteau. Tu es chez toi maintenant.

Cette fois-ci les deux personnes assises se retournèrent pour fixer le nouvel inconnu. Ils froncèrent tous deux les sourcils et leurs regards jonglaient entre le petit garçon aux cheveux châtain et le grand homme.

- Qui est-ce..? Demanda la femme, ses mains boudinées tremblant.

L'homme la regarda, puis regarda son fils.

- Surprise Tyron, tu as un petit frère. Il s'appelle Mat, sa mère est morte il n'y a pas longtemps, prend soin de lui et apprend lui plein de choses. Mais vous avez le même âge, je pense. D'ailleurs lève toi et montre lui sa chambre, il prendra celle qui est juste à côté de la tienne.

Tyron et sa mère se regardèrent, puis regardèrent à nouveau les deux arrivants.

- Il peut demander à une bonne. Répondit Tyron.

Monsieur Becker fronça méchamment les sourcils, intimant silencieusement à Tyron de se dépêcher. Tyron serra d'abord les poings, mais sous le regard de son père, il céda et se leva.

Une fois les deux jeunes garçons faces à faces, le dénommé Mat tandis la main, sans aucun sourire, aucune expression faciale. Il était hors de question de serrer cette main du diable, même avec un sourire d'ailleurs.

Mais Tyron sentait le regard de plus en plus meurtrier de son père reposer sur lui. C'est pourquoi, même si ça lui déchirait l'âme, il se retint de faire un massacre et serra cette main qui lui était tendue. Cela ne dura qu'une seconde, mais ça avait déjà été trop.

Le père, lui, arbora un grand sourire -plus faux tu meurs-.

- Bien, allez jouer dans la chambre maintenant, je dois parler à ta mère.

Tyron ne se le fit pas dire deux fois. Il s'empressa de monter à l'étage sans même vérifier si l'autre arrivait à le suivre. La mâchoire serrée, il ouvrit la porte et attendit que le nouveau venu entre, tandis qu'à l'étage inférieur, les cris de ses parents se faisaient entendre. Enfin surtout les cris de sa mère.

Il ne savait pas à qui il en voulait le plus. Son père l'infidèle ? Sa mère la grosse qui ne prenait pas soin d'elle, n'était plus attirante ? La salope qui avait séduit son père ? Ou alors ce gosse très moche qui n'aurait jamais dû naître ?

C'était la faute de tous. Oui, la faute de tous.

Mat entra dans la chambre, puis se tint debout au milieu de la pièce, attendant probablement une indication.

- C'est ta chambre y'a une salle de bain tu te démerde.

Sans attendre de réponses, il ferma la porte.

- Comment as-tu pu Claudio !! Comment !? Tu m'as salie partout, que diront les gens !?

- Les gens de trouvaient déjà sale, plus aucun charme, mais regarde-moi ce bourrelet Madina !

Feel SomethingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant