Feel Something

Chapitre 28: «Amor et melle et felle fecundissimus es»

« Non nemo iisdem se dolis irretit quos paravit alteri »

PDV Kris

- C'est inadmissible M. Peterson. Répéta le proviseur pour la millième fois.

Kris se retenait vraiment de rouler des yeux. Il était assis dans un bureau beaucoup trop éclairé, aux côtés d'un père beaucoup trop énervé, devant un proviseur beaucoup trop ennuyeux.

Après le combat épique, Tyron était partit à l'infirmerie et puisque Kelden n'était pas d'ici il avait simplement été emmené à l'accueil. Bien évidemment, Kris étant son seul contact dans cette école et donc, par conséquent, responsable pour lui, c'est Kris qui payait. L'établissement avait appelé son père et planifié un rendez-vous « d'extrême urgence ».

Oui, on pouvait dire qu'ils étaient extrêmement dramatique ici.

Cependant cette situation ne dérangeait pas Kris le moins du monde.

- Je comprend tout à fait, je m'en excuse. Répondit M. Peterson.

Le proviseur posa les yeux sur Kris pendant un instant, le regard sévère. Kris lui rendit un regard qui disait clairement « je n'ai aucun regret ». A la suite de cette altercation silencieuse, le proviseur fermant les yeux, laissant échapper un soupir, avant de les rouvrir à nouveau pour cette fois fixer M. Peterson.

- Il me peine de vous dire une telle chose, M. Peterson. Commença t-il, trifouillant quelques feuilles que Kris ne pouvait pas lire, mais sur lesquelles il reconnu sa photo. Malgré tout, je suis le responsable de cet établissement. Il est donc de mon devoir de faire en sorte que le règlement y soit respecté.

- Bien sûr.

Bon à ce niveau là Kris savait que même son père le voyait venir.

- C'est pourquoi, en vertu de la tâche qui m'a été confiée, je prononce le renvoi immédiat de Kris Peterson. Il est tenu de faire ses bagages et évacuer sa chambre d'ici deux jours à compter de cette décision. Ce délais est exceptionnel, M. Peterson. Je sais que vous êtes un homme respectable et occupé, je ne tiens pas à soudainement bouleverser votre emploi du temps en vous obligeant à rester ou annuler la veille des rendez-vous que vous pourriez potentiellement avoir demain. Je ne peux cependant pas repousser le départ de Kris plus longtemps car cela nuirait à la tranquillité et la réputation de l'établissement.

- Je vous en suis reconnaissant Monsieur le directeur.

- Bien. Malgré les circonstances, ce fut un plaisir de vous revoir M. Peterson. Je ne serai pas présent pour vous accueillir après demain, je vous souhaite donc bonne continuation.

- Merci bien, à vous aussi.

- Merci.

Les deux hommes se serrèrent la main et se levèrent. Kris se sentit obligé de suivre le mouvement bien que toute la partie ou le proviseur avait expliqué les « faits » -rapportés par Brad, essentiellement-ait endormi son corps.

L'homme les conduit jusqu'à la porte, ce qui, selon Kris, n'était vraiment pas nécessaire. Formalisme de pacotille quand on venait de virer quelqu'un.

A nouveau seul avec son père, Kris s'attendait à une remontrance à peu près de la même envergure que celle qu'il avait reçu juste avant d'être envoyé à l'internat.

Mais non, rien.

Pas un battement de cil.

Pas un miaulement.