Osiris.

Odeur

« Eh ! Regardez c'est Osiris ! »
Cette voix le fit stopper net. D'où venait-elle donc ? Le camargue tourna la tête dans tous les sens avant d'apercevoir de l'autre côté d'une barrière un groupe de 4 poulains. Tous des camarguais, mais leurs robes étaient déjà plus claires que la sienne.
«C'est le poulain que Quinland a du « adopter » a la place de Lucky non ? demanda un poulain a un autre
~Quoi ? coupa Osiris,vous êtes qui ? »
Les 4 poulains le dévisagèrent avant de partir au galop de l'autre côté de leur enclos. Ils parlaient visiblement d'Osiris vu qu'ils n'arrêtaient pas de le regarder en parlant. Osiris fit donc demi-tour et parti voir Quinland. Il avait une question à lui poser.
« Quinland ? » La jument se tourna vers lui. « Dis... C'est qui Lucky ? »
La jument le dévisagea, laissant tomber son herbe. Elle le fixait. Tellement que ça en fit trembler le poulain. Son visage passa de l'étonnement à l'incompréhension, puis de l'incompréhension à la tristesse pour finalement finir sur de la colère. Osiris recula, l'expression de Quinland lui faisait peur.
« Qui t'a parlé de lui ?s'emporta t'elle. Je ne veux plus jamais que tu prononces son nom c'est clair ? » Puis elle s'éloigna de lui, comme si elle tentait de mettre des barrières entre eux. Qu'avait il dit de mal ? Il ne comprenait pas ... Qui était donc Lucky ? Pourquoi l'avait-elle si mal pris ? Il soupira Il avait déjà beaucoup de question en tête avant alors maintenant ... Il regarda désespérément les boxs alignés. « Maman ! » cria t'il. Mais aucune réponse. Aucun signe de la présence qu'il cherchait depuis toujours. Il se sentait si seul, si abandonné. Il tourna sa tête vers une prairie sans barrière. Peut-être qu'un jour réussirait il à aller de ce côté et être enfin libre ?
En rentrant au box,la tension devait être palpable. Quinland ne lui avait pas adressé une seule fois la parole. Alors Osiris en profita pour se remémorer le chemin. Mais cette fois au lieu de passer par l'extérieur comme l'humain l'avait fait pour les sortir, ils passèrent par l'intérieur. Il y avait des box qui donnaient uniquement sur l'intérieur alors on y voyait des chevaux, enfin des juments uniquement avec des poulains pour certaines. Le trajet était un peu long mais surtout ennuyant.
Osiris se stoppa d'un coup. Il reconnaissait ce box. « Maman ! » Il fonça vers la porte du box. L'humain, si surpris lâcha la longe. Le poulain accéléra avant qu'on ne l'attrape, il y était presque ! Un pas de plus et ... « Maman ! »
Le box était totalement vide. Il ne portait aucune odeur de cheval. En sentant un peu plus fort, la même odeur que lorsqu'il était né le prit a la gorge. C'était atroce. Il voulait tousser mais il n'y arrivait pas. L'humain le rattrapa et du tirer de toutes ses forces puisque ça tordu la tête du poulain qui fut contraint de le suivre, cette odeur horrible coincée dans la gorge. Il marchait d'un pas las. Sa mère n'était plus là depuis longtemps. Mais où était-elle alors ? Quinland le regarda rapidement. Cela ressemblait presque a une menace. Osiris s'écarta.
Une fois dans leurs box, Quinland se mit à l'opposé d'Osiris. Que lui avait-il fait ? Quinland était peut être malade ... Le poulain s'approcha pour téter mais la jument s'écarta. Pourquoi ne voulait elle plus de lui ?
« Quinland ... Elle est où maman ? Je veux ma maman ... » La jument lui lança un regard assassin plein de reproches. Le poulain frémit.
« Tu es tellement curieux avec toutes tes questions, mais pas assez malin visiblement ! Ta mère ? Tu ne l'as toujours pas remarqué que tu n'as plus de mère ? Elle est morte Osiris. Elle est morte en te donnant la vie. »
Le monde se mit soudainement à tourner autour du poulain. Non, sa mère n'était pas morte, c'était impossible ! Tout son monde s'écroula, il ne tenait plus debout. « Maman ! » Voulait-il crier, mais a la place sortit un hennissement terriblement aigu.