Déçu

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Le temps était passé en même temps que le petit camargue grandissait.

« Ta mère est morte. »

Depuis ce jour,plus rien n'avait été pareil. Quinland et Osiris ne se parlaient presque plus malgré la cohabitation forcée dans le même box. Avant cet événement,il avait toujours considéré la jument comme « sa deuxième maman ». Il s'en voulait terriblement maintenant. Quinland était juste une jument horrible. Le jour de sa naissance,il aurait préféré mourir plutôt que de devoir supporter ce qu'il vivait en ce moment. Il avait rapidement dû découvrir le goût du foin,bien différent de celui du lait. Des humains lui en apportaient encore de temps en temps dans une sorte de tube puisque que Quinland ne lui en donnait plus mais cela faisait un moment qu'il n'en avait pas eu.

Il avait également fait la rencontre d'autres poulains mais ils étaient bien ennuyants toujours collés à leur mère.
« Va voir ta maman et arrête de m'embêter » Oh si ils savaient.

Désormais,il estimait qu'il avait 6 mois. Puis c'est ce que les humains disaient aussi après tout. Ils parlaient également de le séparer de Quinland. Il avait si hâte.
Il jeta un coup d'œil à la jument qui était dans son coin et mangeait du foin sans se soucier de lui. Il la haïssait.

Un humain entra et lui passa un « licol » autour de la tête. Il en lit également un à Quinland qui ne semblait pas heureuse de venir.
Quelques instants après,il était au pré. Syrkaé,une pouliche bai s'approcha de lui en trottinant. Ce n'était pas que le camarguais ne l'aimait pas,au contraire il était plutôt heureux qu'elle soit là puisque c'était la seule à jouer avec lui,mais parfois la pouliche se montrait vraiment trop collante avec lui.

« Coucou Osi ! Tu joues à chat avec moi ? Ou a cache cache ! Ou à autre chose si tu veux.
-On joue aux chevaux sauvages ? »

Les chevaux sauvages. La plus grande passion du poulain. Il avait entendu beaucoup d'histoires racontant la vie de chevaux qui vivaient dans d'immenses prairies et qui pouvaient faire ce qu'ils voulaient. Ils étaient les seuls maîtres de leur destin.

« Ok ! Tu fais le chef du troupeau ?
-Oui ! »

Les deux poulains se mirent alors à galoper d'un bout à l'autre du pré. Syrkaé riait beaucoup mais Osiris,il ne riait pas du tout. Pas qu'il ne s'amusait pas,non. Il s'imaginait dans la peau de l'un de ses magnifiques chevaux sauvages. Et il regrettait de ne pas être comme eux. D'être là,Osiris,poulain orphelin.

Il regrettait d'être lui.

Osiris.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant