Chapitre 1

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« Le monde change, mais reste le même malgré tout »

Le soleil se levait à peine sur Johto. L'été resplendissait dans cette grande région, les Pokémons couraient dans les herbes hautes. Un vent frais soufflait sur la plaine, laissant voler quelques feuilles maladroites se détachant brusquement de leurs arbres, annonçant le début de l'automne. Bien que le temps se rafraîchissait, Johto connaissait en cette période une terrible canicule, qui ne permettait aucune activité à l'extérieur des habitations. Les championnats Pokémon avaient tous été annulés, et, l'après midi, les villes avaient des allure de lieux hantés, cuisant sous le soleil brûlant. Les quelques Pokémons errants, abandonnés par leur dresseur, ne sortaient pas de l'ombre des grands immeubles ou envahissaient les fontaines.

Mais en cette belle matinée claire, Rosalia se réveillait tranquillement. Les gens sortaient leurs animaux et leur Pokémons, d'autres encore se réfugiaient dans leur café préféré. La vie s'agitait dans les murs de la ville, comme chaque matinée de dimanche.

Plus loin, assis sur la branche d'un arbre solitaire, un jeune homme aux cheveux de jais admirait de loin cette ville traditionnelle, surtout la Tour Carillon qui dominait les maisons.
C'était un vagabond, un enfant qui aimait un peu trop l'aventure, s'amusait d'un peu de tout. Il croquait sa pomme comme il dévorait sa vie, semblant se rire de l'activité qui rendait vivante Rosalia. Peut-être que pour lui, la véritable vie se trouvait dans une forêt, figée dans le temps, où l'été était toujours présent. Cette forêt où un grand lac léchait les bords rocailleux de la clairière, et où les Pokémons mangeaient les baies sans faim. Un lieu où le soleil n'était jamais brûlant, où la lune était toujours pleine. Oui, un jour parfait qui se répétait toujours, mais le laissait veillir.

- Gold, à quoi tu penses ?

Le jeune homme aux yeux d'or sursauta en entendant une voix familière bourdonnant dans ses oreilles. Il se tourna vers un petit Pikachu, plutôt dodu et au pelage clair. Ses yeux noirs semblaient sonder son âme, en vain, n'y voyant rien de plus que le garçon qu'il avait toujours connu. Un enfant un peu bête qui ne réfléchissait que rarement à ce qu'il faisait, un vagabond comme les autres, un dresseur des plus ordinaires. A la différence près que ses activités étaient illégales, il était un gamin ordinaire, avec un tatouage dans le dos.

Gold sourit à son pokémon jaune aux joues d'un rouge vif. Il avait terriblement envie de les pincer, mais il ne s'en sortirait sûrement pas vivant. Aussi mignon semblait être le rongeur, il pouvait le tuer, à la moindre petite chose qui le contrarierait. Mais il savait que sa petite boule de poils jaunes préférée ne ferait jamais une chose pareille.

- À rien Denki... Bon allez viens, on doit se dépêcher.

Le jeune homme tendit la main au rongeur, qui se faufila jusqu'à son épaule, s'accrochant fermement à son vêtement. Hors de question de se laisser tomber. La chute serait moindre, mais pour remonter, c'était une autre histoire. Gold ne s'arrêtait que rarement, préférant arriver rapidement à son but, et heureusement. Denki ne pourrait pas vivre avec une petite chose mettant plusieurs semaines à atteindre chaque ville, quel ennui.

Gold sauta de l'arbre, n'oubliant pas son bâton qu'il emmenait partout avec lui, et son sac à dos rempli de pommes. Il adorait ces fruit, à savoir pourquoi. Une vieille habitude sans doute.
Il se mit en route pour la ville, rapidement mais sans être pressé pour autant. Il avait tous son temps pour arriver à Rosalia.

Pendant ce temps, dans un café en face de la Tour Cendrée, une jeune fille attendait à l'ombre d'un parasol, tappant du doigt contre la table, un tasse de café posée plus loin. Une mèche cachait son œil gauche, et une longue queue de cheval s'étendait jusqu'au bas de son bassin. Elle ne devait pas avoir plus d'une quinzaine d'année. Ses yeux grisâtres se perdaient un peu partout, fouillant absolument tout ce qui l'entourait du regard, capturant jusqu'à la petite poussière sur le rebord de la fênetre qui volait à cause du ventilateur tout près. Elle était plutôt belle, bien que de nombreux tatouages ornaient sa peau blanche. Elle était si pâle ! Pâle comme le serait un cadavre ! Et pourtant, même sous le soleil, elle ne prenait pas un ton de plus.

Legendary  - SuicuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant