Chapitre 6

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Pdv levi
Du coin de l'œil, je fixe [t/p]. Quand d'un coup, elle éclate de rire, enfin aucun son ne sort de sa bouche, c'est juste une sorte de suffoquement on dirait, mais à la voir pliée en deux, la bouche grande ouverte et les yeux fermés, tout laisse à croire qu'elle rie. Je ne comprends pas sa réaction, il y'a deux minutes, j'aurais juré qu'elle voulait pleurer. La vendeuse, un de ces pots de peinture qu'on croirait être clonées si on les voit dans la rues, lui demande si tout va bien. [t/p] lui fais signe que oui et me prend par la main pour me tirer vers le rayons où se trouve les carnets. Sa main est petite comparée à la mienne mais beaucoup plus chaude, et pour une fois, la chaleur d'un contact humain me fait du bien.

-"prends tout ce dont tu as besoin, je vais faire un tour là-bas."dis-je en pointant un endroit où sont entreposés des outils de dessin.

Elle hôche la tête et commence à feuilleter les carnets alors que je m'éloigne du rayon. Une fois arrivé à destination, je prends un panier et commence par choisir les carnets de dessins dont un énorme et des papiers A4 et A5 avant de prendre deux boîtes de crayons de bois contenant douzes unités de différents types: du H, du B et même un crayon F. Je prends aussi des gommes et tout le tralala avant de passer devant l'étagère où sont posés tout types de crayons de couleurs. J'hésite un moment, et continue ma route sans en prendre.

Jusqu'au aujourd'hui, j'ai dû faire des centaines de dessins sans jamais en colorier. Pour moi, le monde est noir et blanc depuis l'accident d'isabel et furlan, et mon monde n'est pas prêt de se recouvrir de couleurs ou de nuances.

[t/p] vient vers moi en tenant un carnet complétement blanc, sans aucun détail. Je ne comprends pas son choix mais lui fait signe d'en prendre deux autres, puis me dirige vers la caisse. Le pot de peinture ne me lâche pas du regard et je la vois même me tendre un papier où est noté son numéro de téléphone avec le billet.

-"je m'appelle ericyanne, j'espère qu'on se reverra bientôt monsieur levi."me lança t-elle avec un coin d'œil.

-"je ne l'espère pas, et tenez, je n'ai jamais demandé ça, veuillez reprendre ce qui vous appartient." Dis-je en posant le bout de papier où elle -son nom est trop chiant pour s'en souvenir- a noté son numéro. Je me dirigeai vers la sortie accompagné de [t/p] en ignorant la caissière qui bouillonnait de rage mais qui était surtout rouge de gêne.

-"ne vous croyez pas tout permi juste car vous êtes populaire!"cria t-elle depuis l'intérieur du magasin.

Connasse, ça je le sais très bien... Voilà pourquoi je déteste ce genre de personne qui veulent que les humains et le monde en général soit façonné tel qu'elles le veulent.

Une fois arrivés, je tends à la [c/c] le sac contenant ses carnets ainsi que les quelques stylos qu'elle a choisie à la caisse tandis que pot de peinture flirtait ouvertement et pris les miens avant de monter les marches quatres à quatres. En revenant en bas, je constatais qu'elle peinait à monter les escaliers. Comme un flash, je me rappelai l'existence d'une chambre au rez de chaussée, sauf que je n'y'ai pas mis un pied depuis des lustres.

-"gamine, on va pouvoir tester tes capacités en nettoyage."

Elle me regarda en fronçant légèrement les sourcils puis sorti le premier carnet de son sac ainsi qu'un stylo est écrit à la va-vite:
"De quoi est-ce que tu parles?"

-"je n'ai pas envie de me faire chier à t'aider à monter les marches chaque jour, alors tu vas déménager en bas, sauf que la chambre est aussi dégueulasse que...."

Je m'arrêtais en la voyant écrire dans son carnet:
"Ok ok j'ai compris."

Elle changea de direction est descendit les escaliers avec moins de difficulté qu'elle ne les monte puis posa son sac sur la salle à manger. De mon côtè, je partis chercher les produits de ménage ainsi que les balais et serpillères auquels une chambre entière est réservée. Je lui tendis un ballet et un seau d'eau mélangée à du détérgent tout en m'armant d'une serpillière et de plusieurs produits que j'acrochais à ma ceinture. Après avoir poussé un soupir, j'ouvris la porte.

Pdv reader
Il abuse pas un peu là? La pièce n'est pas si sale que ça, certes, l'entretien laisse à désirer, mais là, limite il a apporté tout le rayon dédié au produits ménagers, il y'a vraiment un peu de tout, un paradis pour maniaque. Je m'active tout de même et commence à balayer avec plus ou moins d'entrain. Les secondes, les minutes et les heures déffilent avant que la pièce soit assez propre pour monsieur et qu'il ne décide de commençer à transporter mes affaires. La pièce contenait dèjà un lit et une armoire mais il manquait un matelas, et même si l'endroit est plus propre, il a vâchement besoin d'un coup de pinceau.

Je vois levi du coin de l'œil se faire un face-palm en se demandant dans quel merdier elle s'était fourré. Pas la manière la plus chic de parler, je vous l'accorde, mais au moins, c'est réaliste. Il décide de sortir chercher la peinture au supermarché et en attendant son retour, je m'assois devant le piano. Les sentiments que me procure cet instrument sont tellement intenses. Mes doigts me démangent et j'ai des fourmis dans les bras, jamais le besoin de jouer n'a été si fort, je pose un premier doigt sur le clavier, puis un autre, jusqu'à ce que je perde le contrôle et que tout mes membres se laissent envelopper par la magie de la musique et qu'ils bougent seuls, comme enssorcelés.

Je pense à l'accident. Est-ce que j'ai vraiment le droit de détester levi pour ça? Ne devrais-je pas plutôt chercher à savoir ce qui l'a poussé à rouler aussi vite? Et surtout, ne suis-je pas réellement la seule responsable de ma tristesse?

Ohayo!
Comment vont mes petits nekos? Voici un nouveau chapitre! J'espère qu'il vous a plu, et en attendant la suite, dîtes moi tout!
~caporal neko

No name ~levixreader~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant