- Cameron ?
Debout dans la cuisine, mes deux mains posées de part et d'autre d'une tasse de café, je fixe le vide. Lexie passe à nouveau une main devant mon visage.
- Hé! ! Je te parle !
Merde, ces moments d'absences me foutent les nerfs à vifs. Depuis que j'ai tout révélé à la femme qui se tient devant moi au sujet de la mort de Nathan et mes parents, affronter tout ça semble plus difficile que prévu.
- Ouais, on se voit ce soir pour fêter ton anniversaire, je réponds enfin.
En me tournant vers elle, j'agrippe ses hanches et la plaque contre moi. Face à mon attitude bizarre, des questions doivent envahir sa tête mais je m'arrange toujours pour m'envoyer en l'air avec elle dès que je la devine trop curieuse. Je plonge mon visage dans son cou, hume son odeur fruitée qui éveille mes sens.
- Génial, murmure-t-elle. J'ai surtout hâte d'être au dessert.
À ces mots, mon corps réagit instantanément. Je me frotte contre elle de manière explicite. Ses gémissements commencent à me faire perdre la tête, elle chuchote mon nom, me rendant encore plus fou.
- Cam, je dois aller bosser, feint-elle de se plaindre.
Ouais, mais là, impossible. Le début de l'automne arrive tout doucement, rafraîchissant l'air. Mieux vaut se faire des câlins en restant au chaud plutôt que d'affronter l'hiver.
Sans répondre je la soulève, direction sur le plan de travail. Ses mains fouillent mes cheveux puis se posent sur mes joues. Elle accroche mon regard et je suis certain qu'il retranscrit mes émotions au centuple. Tout chez Lexie m'attire comme un aimant. Seul son bonheur m'importe et lorsque nous ne sommes pas ensemble dans la journée, je m'arrange pour entendre sa voix au moins cinq minutes. Si j'ai voulu être sa drogue, voilà que cela se retourne contre moi. À ses côtés tous mes démons semble réellement disparaître donc j'ai besoin de sa présence.
Là, par exemple pour son retard au boulot j'en ai rien à branler. Son corps m'appelle, il faut que j'assouvisse rapidement mon envie de me nicher en elle.
- Tu es ton propre patron Lexie. Au diable tout le reste.
Mes lèvres se posent sur les siennes. Brutales, affamées de les caresser. Douces, au goût de fraise mon parfum préféré. Elle sait tout ça. Lexie cherche à me plaire, à faire en sorte que je réfléchisse avec autre chose que ma tête. Comment peut-elle m'en vouloir par la suite ?
- Laisse-moi faire, ça ira plus vite, assène-t-elle.
Cette phrase me coupe dans mon élan alors que je m'apprêtais à déboutonner son chemisier blanc. Le peu de temps où j'ai réfléchi, la voilà déjà à genoux défaisant les boutons de mon pantalon.
Putain, non !
- Lexie, je te l'ai dit... Plus comme ça. Et c'est ton anniversaire alors...
Elle n'écoute pas et s'attaque à mon caleçon libérant ma queue.
- J'en ai envie, vraiment... Cam, tu es sur la défensive depuis un mois. Bref, laisse-moi faire. J'adore, ne t'inquiète pas.
OK, pas le temps de tergiverser je suis déjà dans sa bouche. Tous mes muscles se contractent, je serre les dents. Merde, c'est qu'elle se débrouille bien. Pourtant depuis le jour où la vérité a éclaté, Lexie ne m'a plus jamais sucé. C'est une chose que je réservais aux femmes qui n'avaient pas d'importance dans ma vie, juste pour passer le temps.
Seulement maintenant tout est différent. Je n'arrive pas à me concentrer sur quoi lui dire parce que je prends mon pied. Elle fait ça très bien, ses mains vont et vienne, enserrent leur prise et sa langue lèche mon gland à intervalles réguliers.
Putain. De bordel. De merde.
Mon souffle devient court à mesure qu'elle accélère la cadence. À ce rythme je jouis dans deux secondes. Elle s'en doute, et continue d'apprécier sa gourmandise. C'est chaud, humide et tellement bon.
- Laisse-toi aller, Cam, susurre-t-elle.
Un sourire esquisse mes lèvres. Habituellement, je suis à l'origine de cette phrase. Cette coquine me mordille gentiment et ça suffit à me libérer. Merde je ne voulais pas qu'elle gagne aussi vite. Malgré moi je jouis dans ma main, satisfait, et détendu.
Triomphante, Lexie se relève en pourléchant ses lèvres roses et légèrement gonflées. Le tableau est juste sublime. Ses cheveux ébouriffés, sa respiration rapide et putain, son regard ancré dans le mien, prouve qu'elle en redemande. Je vais me laver les mains, me rhabille, l'embrasse sur la joue prêt à m'occuper d'elle. Pourtant un de ses doigts se pose sur ma bouche.
- Réserve-toi pour ce soir. Mon dessert, n'oublie pas.
Un air malicieux, voire victorieux se dessine sur son visage. Elle m'a eu et se doute que je vais riposter. Ne pas me laisser lui faire une petite gâterie ? De quel droit me laisse-t-elle dans cet état de frustration ?
Je l'observe dans son tailleur noir prendre la direction de la porte d'entrée. Sa jupe lui fait un cul d'enfer et je fulmine de savoir que les mecs de ma boîte vont la reluquer. En prenant ma tasse de café, je déclare quand elle s'apprête à disparaître :- Joyeux anniversaire, princesse.
Lexie se tourne vers moi, sourit et quitte mon appartement.
* * *
- S'il y a le moindre soucis, tiens-moi informé, Stan. Tu es mes yeux et mes oreilles à l'agence... OK.
Je raccroche. Je m'apprête à démarrer quand mon téléphone sonne à nouveau. Appel anonyme. Hésitant je finis quand même par répondre.
- Allô ?
Personne à l'autre bout du fil. Merde, c'est la quatrième fois cette semaine. Quelqu'un s'amuse à jouer avec mes nerfs alors que ma patience a des limites. J'attends encore un peu avant de rendre visite à la personne envers qui j'ai des soupçons.
Je démarre, roule dans les rues redevenues bondées par cette fin de journée.
Septembre.
Un mois que je déteste mais pour lequel je suis contraint de donner le change. Certes aujourd'hui Lexie fête ses 22 ans mais ma mère aurait dû être aussi mise à l'honneur.
En roulant, un sourire fend mon visage.
Elle est morte.
* * *
Pour faire plaisir à Lexie, j'ai revêtu un costume noir, avec un nœud papillon assorti. L'image que me renvoie le miroir me plaît assez. Il y a longtemps que je n'avais pas pris soin de moi. Rasé de près, coupe disciplinée, parfait.
Je fais les cent pas dans le salon. Ne comptant plus remettre les pieds à l'agence immobilière, il faut que je trouve un truc à faire, pour arrêter de cogiter la journée, et que mes cauchemars la nuit s'estompent.
Enfin, la porte de mon appartement s'ouvre doucement. Je me tourne et hurle presque :
- Tu as quinze minutes de retard putain, Lex ! Tu peux pas me laisser comme ça, sans nouvelle de toi d'accord ?
C'est alors que je constate ses yeux rougis en plus de son air affolé. Je serre les dents, conscient que jouer les Nathan ne va pas améliorer les choses. Dans cette situation je la sens à des années lumières de moi, cette sensation me déstabilise. Déjà en sursis car elle sait tout de moi, à la moindre contrariété ou si elle ne va pas bien, j'angoisse de mal réagir. Vivement, je m'approche pour la serrer dans mes bras.
- Pardon d'être aussi con. Désolé, mon inquiétude a pris le dessus.
Elle se dégage de mon étreinte, pose ses affaires sur le plan de travail et va se doucher. Je la laisse tranquille, ignorant toujours ce qui a pu la mettre dans cet état. Merde, j'aurai dû l'accueillir avec un bouquet de fleurs plutôt que des reproches. Seulement je ne sais pas faire ça, même si j'y travaille sérieusement.
Prenant mon courage à deux mains, je marche jusque vers la salle de bains et appuie sur la poignée.
Au moins elle n'a pas verrouillé la porte.
* * *
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Cœurs obscurs - Tome 2 (Publié Chez Evidence Editions)
Romance" Quand vous semez le doute autour de vous... Quand faux-semblants riment avec survie... Si l'obscurité vous englouti tout entier... Que reste-t-il ? " Un cœur aussi obscur que tourmenté peut-il trouver l'absolution ? *** Après cœurs écorchés ***...