5. "Dear school"

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"Chère école,

Ma dernière année s'est conclue plus rapidement que prévu.

J'aurais voulu dire que j'ai passé de très bonnes années chez vous mais je serai une menteuse.

J'ai souffert. Énormément souffert.

Surtout les deux dernières semaines.

Par où commencer.. Je sais, le vendredi soir juste avant mes deux dernières semaines sur Terre en tant que vivante, j'avais rencontré pour la première fois le meilleur ami de mon grand frère.

Il a 23 ans à l'heure où j'écris.

Il était vraiment gentil avec moi, très attentionné et il me faisait rire. Mon frère avait une confiance aveugle en lui.

Samedi soir, il a réussi à me convaincre à aller dans un nightclub. Il avait une technique pour me faire passer en douce, puisque je n'ai que 17 ans.

C'était vraiment marrant au début.

Mais au début.

Il m'avait convaincu de prendre un verre, qu'il m'avait payé. Puis deux, puis trois, puis quatre.

La musique a commencé à tourner au ralenti, toutes les couleurs se mélangeaient. J'avais l'impression de voler.

Un garçon pas moche m'avait accosté, on s'est embrassés mais il a voulu aller plus loin.

J'ai dit non mais il ne me lâchait pas.

Il m'a emmené pas loin du nightclub. Dans un endroit sombre. Il a commencé à retirer ma robe vers le haut.

J'avais beau le taper, j'avais l'impression que je ne le frappais pas.

Il avait commencé à se frotter à moi, j'avais la poitrine à l'air.

Mais le meilleur ami de mon frère a débarqué au bon moment.

Il a réussi à le faire fuir. Mais au lieu d'appeler la police...

Il m'a regardé un instant. Il savait que si mon frère l'apprenait il serait un homme mort.

Alors, il a décidé de continuer le travail. De plus il était tellement excité qu'il n'y voyait même pas le mal.

Il m'a fait perdre ma virginité.

Je n'ai pas oser dire quoi que ce soit à mon frère, j'avais trop peur de sa réaction.

Le lundi, j'étais prise pour cible par les trois quart des membres de basket.

Une photo de moi circulait.

Je ne savais pas encore qui était à l'origine du cliché..

Les moqueries, les harcèlements commencèrent le jour même. Beaucoup de choses douloureuses ont été dites sur moi..

Sans rentrer dans les détails, cette semaine a été malgré tout la plus calme des deux.

Vendredi arriva, je pensais être enfin débarrassée.

Un malheur ne vient jamais seul.

Paul m'a pris à part, il m'a révélé être l'auteur de la photo. Puis il m'a fait du chantage.

Si je l'attendais le midi pour lui donner une somme d'argent, il dirait à tout le monde que c'était du photoshop. Un photomontage.

J'ai accepté son chantage, à bout sûrement..

20 euros par jour pendant 2 semaines.

Puis il m'avait dit que si je rompais l'échange, il me toucherait.

J'ai eu peur.

Le week-end entier, j'ai cogité.

Finalement je me suis décidé à le payer.

Je n'avais plus foi en quoi que ce soit, le mardi pareil.

Puis le mercredi arriva, j'avais préparé la somme le matin même.

Mais mon argent était introuvable le moment où je devais lui donner.

On avait pour habitude de se donner rendez-vous aux toilettes pour garçons.

Nous étions donc enfermé tous les deux dans une cabine, et les larmes commençaient à me monter aux yeux.

Je ne voulais pas finir comme ça.

Son rire retentit voyant les larmes couler de panique.

J'avais beau lui expliquer la situation, il m'a dit la phrase suivante, celle qui me tourne encore dans la tête, celle qui me hante encore.

"Mais je m'en fiche Laure. Tu connais le deal. Alors maintenant soit tu me fais plaisir soit je te prends dans ces chiottes."

J'ai essayé d'ouvrir les toilettes mais il me retenait, et sa main sur ma bouche.

Je n'avais pas plusieurs options, il avait commencé à me toucher avec ses mains.

Alors je lui ai dit que j'allais le faire.

Puis je me suis baissée et..

J'ai répondu à ses attentes.

Finalement je me demande encore pourquoi ces merdes m'arrivent.

Pourquoi mon corps ne m'appartient plus, pourquoi je suis plus capable de m'aimer.

Quand je vois mon reflet dans le miroir, je ne vois que leurs mains se baladant sur mon corps prenant possession de mon intimité.

Des mains partout, semblent se délecter dans mon malheur.

Ma chair, mon corps, mon visage tous me dégoûtent.

J'ai pensé à me tailler les veines, mais je me suis demandé n'avait-il pas été assez abîmé ?

Je marchais près de l'eau, le bleu obscur m'appelait. La Seine me chantait une berceuse. Elle me chuchotait de dormir. De me reposer un peu.

Alors ce soir, je vais retourner sur mes pas et faire ce que j'ai envie de faire.

Mon corps m'appartient. Et je veux que plus personne n'y touche.

Plus jamais.

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𝑻𝒓𝒂𝒊̂𝒏𝒆́𝒆 𝒅𝒆́𝒄𝒆́𝒅𝒆́𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant