~ Chapitre 1 ✒

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- Croyez vous au surnaturel ? Au paranormal ? Moi non. Enfin, c'est ce que je me disais. Ce que je me disais avant ça. Avant ce qui s'est passé, ce qui s'est passé ce jour là...

Je rentre. Rentre juste. Chez qui? Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Ah si, je rentre chez moi, après les cours, comme une fille banale, ayant une vie banale. Je mets la clé dans la serrure, tourne la poignée et entre. Il fait noir.

Comme la nuit... je dépose mon sac dans ma chambre, il fait chaud, plus de 35°C il me semble. Chaud. Je suis dans une fournaise. Cette atmosphère pesante, poissante, non rassurante. Je la déteste, comme je déteste le noir, le chaud, l'été, le monde, les gens, la vie. Ma vie.

Mon téléphone cassé depuis deux semaines déjà, je ne sais plus quoi faire, flemme de m'en racheter un. Il me reste encore mon ordi, c'est déjà ça. L'ennui, ennui mortel. Mortellement ennuyeux. Mortelle comme moi.

J'ai l'impression de ne plus distinguer les couleurs. De quelle couleur sont mes habits déjà? Rouge? Noir? Blanc? Bleu? Rose?.... Ou tout simplement gris. Gris. Comme le ciel pendant un orage. Gris. Comme mes yeux. Gris... cette belle couleur sans reflets qui ne signifie rien, juste le Néant.

✒ Des robots. Voilà ce que j'en pense. Les gens ne sont pas humains. Ce sont des robots. Je suis seule. Seule. Perdue. Personne ne me comprends. Ce ne sont que des robots dénués de bon-sens. Ils ne m'entendent pas. Ne me voient pas. Avec nulle de pitié et compassion. Ils n'ont pas de coeur. Seulement des coeurs de pierre. Grises et froides. Grises? Ce mot me rappelle quelque chose. C'est vrai, grises comme mon âme. Ma vie. Ma raison d'être. Je n'ai aucunes raisons d'être.

Pourquoi existe-je? Pour mourir aussitôt sans doutes. Pour servir à ces robots, ces fantômes qui me hantent. Le jour. La nuit. Tout le temps. Pourquoi me hantent ils déjà? Ah oui, pour me persécuter, pour me rappeller que je ne sers à rien. Que je ne suis qu'un vulgaire objet utilisé par qui le veut. Je ne peux rien. Rien faire. Impuissante face à tout ça. C'est la vie, la vie qui te traque, te suis, pour te forcer, parfois, à faire des choses stupides. Stupides. Comme toi. Comme moi. Comme tous ces manipulateurs. Qui t'obsèdes.

✒ Ils sont obsédés. Obsédés par le fait de voir un être humain vivre, puis mourir. Mourir. Il le faut bien un jour. Eux, sont inhumains. L'inhumanité de certaines personnes. De personnes qui te manipulent. Te manipulent jusqu'à ton dernier souffle. Qui te blessent, attendent ta guérison, te blessent toujours plus, attendent que tu guérisses puis recommencent.

Recommencent. Recommencer sa vie. Son destin. Tout ce réinitialise. Et on repars à zéro. Zéro. Le nombre que l'on devrait attribuer à ma pitoyable existence.

Arrêtons de penser. Arrêtons et agissons. Je vais dans la cuisine. Dans le frigo. Cette chaleur est étouffante. Boire. De l'eau. J'ai soif. Tellement soif. La soif de te voir. Te te toucher. De t'embrasser. Mais non. Trop tard. Tu es parti. M'as laissée seule. Seule avec tous ces hypocrites de la société. De l'eau. De l'eau fraîche sortie du frigo.

J'aime, c'est une des seules choses que j'apprécie dans cette vie. Ce liquide sans goût particulier. Sans couleur. Sans saveur. La saveur disparue de la vie. Ma vie. Leurs vie. Ta vie.

La vie que tu n'as plus désormais. Pourquoi m'avoir quittée? Ai-je fais quelque chose de mal? Dis moi. Mais non. Tu ne peux pas. Ne peux pas me dire. Tout me dire. Tu es parti. Loin de ce monde. ✒

Seule... Ou peut-être pas. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant