Chapitre II: Passer du coq à l'âne

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Je tente de parler sans trop bafouiller, mais j'ai beaucoup de mal, cet homme est tellement perturbant:
- Bonjour, Monsieur, je, euh, je suis désolée, je n'avais pas vu que vous étiez là également.
C'est peine perdu niveau bafouillage.

Il me sourit avec tendresse, passe sa main dans ses cheveux bruns, et me répond:
- Bonjour mademoiselle Travsk, je suis Sacha, le frère aîné de la grande fratrie Smith, dit-il posément.
- De la grande fratrie? Réponds-je avec étonnement, je me demande soudain ce qu'il entend par là.
- Nous sommes huit. Tu comprends sans doute maintenant pourquoi nous recherchons de l'aide, me répond-il en riant.

Huit?! C'est énorme! Comment vais-je gérer une telle famille?

Je sens qu'il constate ma panique, il reprend la parole:
- Ne t'en fais pas, il n'y a que trois enfants, me dit-il d'un ton moqueur.

Je le regarde, soulagée:
- Trois seulement?
- Oui, trois. Veux-tu que je t'en dise plus tout de suite? Ou préfères-tu attendre d'être au manoir? Demande-t-il.

Au manoir? Plus besoin de demander à ma mère maintenant, c'est sûr: ils sont plein aux as!

- Je veux bien que vous me donniez des détails maintenant, s'il vous plaît, réponds-je avec curiosité.
J'aimerais savoir ce qu'il m'attend avant d'arriver sur les lieux.
- Bien, mademoiselle Travsk. La plus jeune de notre fratrie à 6 ans, elle s'appelle Leona, suivie de près par ses deux frères jumeaux: Evan et Clément, tous deux ont 8 ans.
Ensuite, nous avons Anthéa, 16 ans. Elle est un peu jeune mais ne te causera aucun problème. Victor, son frère aîné de seulement deux ans, est un peu plus turbulent, mais nous le gérons nous-même.
Les deux derniers sont également des garçons: Maxence et Eden, le premier a 21 ans, le second 24. Quant à moi, j'ai 28 ans.

J'écoute ses explications avec attention, mais quelque chose m'interpelle, où sont leurs parents? Il n'en a pas parlé, comme s'ils étaient seuls au monde, rien qu'eux huit. Je n'ose pas aborder ce sujet, de peur de faire une gaffe.

- Quant à nos parents, poursuit-il, ils sont décédés il y a trois ans, dans un accident de la route.

Je me sens soudain affreusement mal, je tente de répondre ce que n'importe qui répondrait, en gardant mon calme:
- Je suis désolée Monsieur.
- Mademoiselle Travsk, appelez moi Sacha, s'il vous plaît, me répond-il légèrement sévèrement.
- D'accord, désolée, réponds-je timidement.

Il se retourne et je profite du silence dans la voiture pour essayer de retenir tous les détails qu'il m'a donnés, il y en a tellement. J'ai peur de confondre âges et prénoms, heureusement, j'ai une bonne mémoire, j'espère qu'elle ne me jouera pas des tours.

- Nous y sommes, mademoiselle, me dit Sacha avec enthousiasme.

Le manoir est immense, et magnifique. Ce doit être le rêve d'habiter une telle demeure. Je regarde l'architecture avec émerveillement.
Martin et Sacha me regardent, tous deux un sourire en coin.
Je les comprends, d'abord mon émerveillement pour la voiture, et maintenant pour le manoir. Pour eux tout ce luxe doit être naturel.

- Voici votre nouvelle demeure, me dit Martin en m'ouvrant la porte de la voiture.

Ma nouvelle demeure? Je n'ai même pas encore passé d'entretien. Cela me paraît bien trop rapide. Je décide d'en parler.

- Excusez- moi mais ce n'est pas un peu tôt pour appeler ce manoir ma " nouvelle demeure "? Demande-je de manière sceptique.
- Vous êtes engagée, me répond Sacha avec sérieux.

Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire, c'est plus fort que moi. Tout cela est bien trop irréel, je n'y comprends rien.

- Trouvez-vous cela drôle? Demanda Sacha, toujours aussi sérieux.

Relation mortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant