Songe Éternel

Chapitre 4 : Gueïda

    Quand elle arriva dans le salon, la discussion, qui semblait animée, se tut. Les regards étaient posés sur elle. La mamie avait l'air ému de voir l'une des robes préférés de sa fille sortie de la vieille malle et portée ainsi, cela lui rappelait les bons moments d'antan. Quand à James, il dévisageait la jeune fille, ne pouvant croire qu'il s'agissait de la même personne. Une lueur d'admiration s'était rallumée dans ses yeux. Elle le remarqua et rougit légèrement. Ils finirent par reprendre leurs esprits et la mamie l'invita à s'asseoir sur l'une des chaises. Elle avait disposé quelques assiettes de biscuits et une carafe d'eau sur la table. La jeune fille décida de rompre le silence :

" Où sommes nous ?

- Par où commencer ... réfléchit la mamie. Tout d'abord , je m'appelle Irène, je suis la chef d'un petit groupe de résistants ...

- De résistants ?

- Oui, depuis des milliers d'années nous vivons sous la dictature de Tyrios, un mage noir qui a reversé l'ancien gouvernement des 5 fées. Elles maintenaient le bien sur le monde et lui n'y repend que le mal. Nous ne savons rien de l'endroit ou il les retient prisonnières, toutes nos opérations contre lui sont des échecs ...

Elle ne continua pas sa phrase une idée venant de lui traverser l'esprit.

- Comment savoir si tu n'es pas une espionne à son compte jouant la comédie ? "

James s'étouffa avec un biscuit. Il aurait du y penser ! Bizarrement il lui avait directement fait confiance, comme si son instinct lui avait ordonné de l'aider. Mais il ne savait comment elle était apparue, en y repensant ça aurait pu être un piège. Elle les regardait ne sachant pas quoi dire. Elle n'en était pas un, mais comment les convaincre ? Irène la devança, se leva brusquement, monta dans les étages, entra dans ce qui semblait être un laboratoire, y pris une fiole sur une des étagères puis redescendit aussi vite.

" Sérum de vérité ! Il y a rien de mieux ! "

Elle en mit quelques gouttes dans un verre d'eau et lui tendit. La présumée espionne le but sans se plaindre. Quelques secondes plus tard, un sentiment de bien être et de confiance extrême se rependit dans tous son corps. Irène regardacsa montre et décréta :

" L'effet est là, commençons.Comment t'appelles-tu ?

- Je ne sais pas

- D'où viens-tu ?

- Je ne sais pas

- Comment t'es-tu retrouvée sur la place ?

- Je ne sais pas

- D'où viennent tes pouvoirs ?

- Je ne sais pas "

La même phrase revenait en boucle dans son esprit.

Irène poussa un profond soupir. Elle ne pouvait pas mentir, cette fille était bien ce qu'elle disait être. Un sentiment de tristesse l'envahit et elle la prit aussi tôt dans ses bras. Elle s'excusa en chuchotant et la relâcha, perdue dans ses pensées. James se racla la gorge et lui demanda de continuer son récit.

" Toutes nos tentatives se sont conclues par de nombreux échecs... sa voix se brisa, mais elle continua. Il nous imposes des mesures drastiques et démoniaques, des couvres feu, des taxes, des offrandes, et ceux qui n'obéissent pas se font capturer par son armée, "les Sans-Cœurs", et emmener on ne sait où. Plusieurs d'entre nous sont morts au combat, personne n'arrive à les vaincre. "

Elle ne put continuer tellement sa rage et sa tristesse luttaient dans son cœur. James lui passa un bras autour de ses larges épaules et l'embrassa sur le front. Il avait toujours été proche de sa grand-mère et savait à quel point cela la touchait. Irène essuya ses larmes et reprit sont air de dirigeante. La jeune fille aussi avait le cœur serré quand Irène raconta plus en détails la vie sous la dictature. Elle était très dure, les gens était exploités, mal nourris, et n'ayant pas d'accès aux soins, ils mouraient rapidement. Elle lui raconta aussi la vie sous le gouvernement des fées, un monde où tous vivaient heureux et en parfaite harmonie. Elle décrivit les jours de fête, les différents endroits magnifiques, la beauté du palais, des fées et plein d'autres choses. Elle avait les yeux qui pétillaient cette fois-ci. La fille ressentait de la curiosité envers ce monde : « Gueïda » comme l'avait nommé plusieurs fois Irène, mais pas de l'étonnement, cet environnement lui semblait familier, comme si elle connaissait son existence depuis toujours. Soudain une rage viscérale emplit la jeune fille, elle le savait au plus profond d'elle même, comme une évidence : elle devait combattre.

" Je vous aiderez, déclara-t-elle, je me battrai à vos cotés "

Elle avait dit ça sur un ton solennel, décidé, comme une promesse. James admira sa volonté et la suivit dans son élan, en lui répondant qu'il l'entraînerait lui même. Ils se regardaient tous les deux partageant maintenant la flamme de la détermination.

Le jour était bientôt levé quand ils finirent par aller se coucher. James lui présenta sa chambre, sur le même palier que la sienne, pour plus de securité puis ils se séparèrent. Ils décideraient de la suite plus tard pour l'instant ils étaient trop fatigué et confus. Demain sera un nouveau départ pour eux deux.