Shadow

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Comment t'ai-je rencontré, Colonna ? Un affreux jour comme les autres, j'étais en train de nettoyer le temple, quand j'ai vu des traces de magie rouge sang sur les murs que j'avais nettoyé quelques minutes plus tôt. Pestant contre la personne qui avait osé massacrer mon travail, je me mis en tête de retrouver le fautif. Suivant les traces du liquide vermeil, je me préparais à attaquer si l'ennemi opposait quelconque résistance. Des sanglots retentissaient dans le temple, en direction de l'autel abandonné, celui qu'on utilisait autrefois pour les sacrifices, la seule partie du temple que je n'ai pas restaurée. Passant à travers les végétaux qui s'étaient réappropriés ce qui leur revenait de droit, je peinais à avancer, et surtout à garder en vue les traces de l'idiot infini qui s'était permis de salir mon repaire secret de sa présence étrangère. Les sanglots se faisaient de plus en plus nets, me laissant supposer que j'atteignais mon but. Reclu, au fond de la salle, gisait un squelette aux os blancs, enfin c'est vite dit. Vu qu'il était couvert de cette susbtance rouge, c'était compliqué à distinguer. Ses os étaient fissurés de partout, sa respiration était chaotique, et ses pupilles sanguines trahissaient sa panique à la vue de quelqu'un d'autre, qui n'était ni plus ni moins que la Pêtresse des Ténèbres, Shadow. Le genre de personnes à qui on préfère ne pas parler. Je me suis habituée au fil du temps à ces réactions. Sans même qu'il ait besoin de prononcer un mot, j'avais compris ce dont il avait besoin et commençai à le soigner, de loin, sans aucun contact physique. Ce qui me surprit le plus fut, en premier lieu, le nombre effarant de fractures et de fissures que comportaient son corps. Puis, le fait qu'il soit totalement envahi par la peur me frappa, me rappelant de douloureux souvenirs. Et enfin, le fait qu'il avait eu un rapport sexuel avec l'ange mortel peu de temps avant de venir ici. Vu son état de santé mentale, je doutais fortement que ce rapport soit voulu. Frissonant de dégoût devant les images qui le hantaient, je continuai mon traitement jusqu'à ce que tout son corps soit soigné. J'ai toujours eu ce don de lire en n'importe qui comme dans un livre ouvert, voilà pourquoi j'ai toujours comparé la ville avec une bibliothèque, et la raison pour laquelle je déteste les bibliothèques. Je m'approchai de lui, le regard neutre, tandis que le sien s'emplissait un peu plus de terreur à chacun de mes pas. N'ayant pas l'habitude de calmer la peur mais plutôt de la répendre, je me contentai de m'assoir en face de lui.

"Comment te sens-tu ?"

Ma voix, bien qu'erraillée par le fil des ans de repos, se fit douce et rassurante. Je ne voulais pas brusquer mon petit camarade, bien loin de là. Pourquoi ? Sa réticence face à ma présence est seulement due à son état, et non pas à ma personne comme une bonne partie des gens de la sphère Fell ainsi que de la sphère Originelle.

"B-Bien, je suppose. Où est-ce que je suis ?

-Ce n'est pas très prudent de se téléporter à l'aveuglette, tu sais ? Tu pourrais atterir, je ne sais moi... Dans le Temple de Shadow, ou quelque chose comme ça...

-L-Le Temple de S-Shadow ?

-N'aie crainte, je n'aurai pas gâché ma magie à te soigner pour te blesser après. Comment t'appelles tu ?

-C-Colonna.

-Enchantée Colonna. Peux-tu me dire, si ce n'est pas indiscret..."

Sur ces mots, je m'approchai un peu plus de mon interlocuteur, seulement par habitude. Je baissai d'un ton, afin de lui parler de façon plus... Privée. Mon ton se faisait déconcertant, presque menaçant.

"Tu t'es fait attraper par l'ange de la Mort, pas vrai ?

-...

-Il n'a pas été tendre avec toi...

-Qu'est ce que tu en sais ?...

-Plus que tu ne le crois, Colonna. Je connais très bien Goth, et je sais de quoi il est capable.

-Mh.

-Colonna, tu manques sérieusement de sommeil. Tu ferais mieux de te reposer un peu ici, je veillerai à ce qu'il ne t'arrive rien.

-Et comment je peux en être sûr ?

-Je te donne ma parole."

Au bout de quelques minutes, je finis par m'assoir à côté de lui. Colonna commençait à s'endormir, alors je nous téléportai dans ma chambre, celle-ci même où nous sommes actuellement.

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