Ses longs talons épousent si violemment le sol qu'elle propage à chaque pas un bruit du tonnerre. La jeune femme marche tête baissée dans un rythme effréné, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Son sac à main habille soigneusement son épaule dénudée et ses jambes le sont également. Elle brave la fraîcheur nocturne avec tellement d'entrain que l'on peut se demander pourquoi est-elle venue se perdre ici très tard. Elle défile sous les lumières des lampadaires et sa main dissimulée légèrement dans l'obscurité de son ombre vient chercher quelque chose dans son sac. La jeune femme s'arrête un instant, accentue ses recherches et une fois qu'elle en sort ce qui semble être un trousseau de clé, ses jambes se remettent à fonctionner et sa silhouette file telle une voleuse sur les murs qu'elle longe tardivement. Puis à quelques mètres de là, encrée dans le mur qui l'accompagne depuis le début, une porte en bois. En plusieurs coups de clé elle s'ouvre et la jeune femme y pénètre à l'intérieur avant de la refermer, aussi violemment que celle du véhicule qu'elle a tantôt quitté. Sur la boîte aux lettres d'à côté, inscrit à l'encre noire sur un bout de papier, on y lit le prénom de Lolita.
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LOLITA EST UNE TRAINÉE
Short StoryElle ne s'appelait pas réellement Lolita mais déambulante tard le soir sur son trottoir, elle en était bien une, de traînée. Malgré elle.