L'eau, ça mouille

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"Excusez moi madame, qu'elle heure il est s'il vous plait?"

J'ai demandé l'heure à une dame assise sur un transat, non loin du bassin. Elle se prélassait au soleil tout en lisant un livre de Guillaume Musso. Elle a lentement levé les yeux derrière ses lunettes de soleil papillon, puis m'a marmonné d'une voie agacée.

"19 heures 30"

Je lui ai répondu un merci timide et je me suis dirigé vers le plongeoir.

Du haut de mon plongeoir je pouvais apercevoir la mer au loin. La piscine à débordement était située en haut de la colline du village du club de vacances et avait une superbe vue sur l'océan.

Je fléchi les jambes et je bascule dans l'eau chlorée en éclaboussant les transats en plastique qui reposaient au bord de la piscine. Sous l'eau, je laisse mon corps couler et délicatement se poser contre le béton froid du fond du bassin. Mes cheveux flottent au ralenti et passent devant mon visage en une danse délicate au rythme de l'eau. J'ouvre la bouche pour laisser le délicat liquide me rincer la bouche sans pourtant l'avaler. Cette sensation de vide et cette bulle artificielle me rassure et me détend.

Mes poumons se vident peu à peu d'air et je prend appui contre le carrelage pour me propulser à la surface récupérer de l'oxygène. J'enchaine ensuite par des longueur au fond du bassin et c'est la que je la vois.

Au début, elle n'est qu'une forme floue sous l'eau, puis peu à peu je distingue ses trais. Elle porte un maillot deux pièces à rayure qui met en valeur son corps frêle et bronzé. Elle tend les bras et brasse l'eau puis passe à coté de moi.

Au lieux de me croiser et de simplement m'ignorer, elle tourne son visage bienveillant vers moi et me sourie.

Elle me sourit. Je lui souris.

Et puis nous continuons de nager comme si rien ne s'était passé en penchant nos visages vers le ciel pour récupérer de l'air. En une fraction de seconde nous nous sommes comporté comme si nous nous connaissions depuis des années. Et puis rien.

Je bas frénétiquement des jambes en me dirigeant vers le bord, mais je suis trop préoccupé pour nager droit.

Je me demande comment elle s'appelle. Quel nom aurait l'honneur de lui appartenir? A t-elle un prénom commun? Léa, Marie, Chloé ou Lucie? Ou a t-elle un prénom original du style, Phylomène, Calypso ou pire Ginette!

Je me retourne et je la scrute attentivement.

J'ai trouvé.

Je l'appellerais Camille.

Camille.

A présent, elle sera ma Camille.

Ma Camille.

CAMILLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant