Épilogue

146 33 48
                                    

-Et tu es resté allongée dans les cactus?

-Oui.

-Durant longtemps?

-Peut-être une demie heure. Ou plus. Je suppose que j'ai oublié.

-Et depuis tu ne l'a jamais revue depuis?

-Non.

-Tu n'a pas cherché à revoir Camille? Après tout tes efforts.

-Non. Ce n'est pas comme cela que je fonctionne. Et puis, j'ai fait suffisamment d'effort.

-Ces efforts... Ce n'est pas pour moi qu'il faut les faire, mais pour toi. Je ne t'oblige à rien.

-Je sais...

     Charlie se tortillait dans le fauteuil. Sa peau transpirante collait au siège de velour de la petite pièce, et la chaleur devenait de plus en plus insupportable. Face à elle, se tenait une femme d'une cinquantaine d'années. Elle posait sur la jeune fille un regard bienveillant et lui parlait d'une voix douce.

   Mais Charlie s'en fichait, la conversation l'épuisait. Tout l'épuisait. Ses longs débat avec sa psychologue autour de ses relations sociales la rongeait de l'intérieur et étaient devenus synonymes d'ennui.

    On avait effectivement jugé que Charlie avait besoin d'une psychologue.
À 5 ans elle ne parlait pas. À 9 ans elle n' adressait la parole qu'à ses parents. Et actuellement du haut de ses 14 ans, elle arrivait tout juste  à demander son chemin à un inconnu dans la rue. Mais c'était plus rare.
Car Charlie était fermée au monde et aux relations sociales. Elle n'avait jamais eue d'amis et n'avais jamais été invitée à des anniversaires.
Mais dieux sait qu'elle avait eue des amis imaginaires.

"C'est déjà l'heure, se sera tout pour aujourd'hui, Charlie. Merci de t'être confié ainsi, j'aimerais que tu soit aussi ouverte à toutes les consultations."

L'intéressée à levée les yeux et s'est étirée lassée en se dirigeant vers la porte.

"Et n'oublie pas de dire à tes parents de venir la prochaine fois. Nous devons parler." avait continuée son interlocutrice.

     Charlie buvait ses paroles et hochait la tête d'un air lasse. Elle ne dirait sûrement rien de cela à ses parents et prétexterait à sa psy qu'ils étaient beaucoup trop occupés pour daigner venir au rendez-vous.


        Charlie frissonnait. A l'extérieur le vent soufflait violemment et des frissons parcouraient chaque parcelle de son corps. Les feuilles morte valsaient au rythme effréné de la brise et venaient heurter ses jambes. Le climat de sa ville natale était très loin d'être aussi tropical que celui de l'endroit ou elle avait passé ses vacances, et le retour à la métropole lui avait rappelé l'existence de tout les pulls en grosse laine qu'elle avait délaissé.

"OUAF, OUAF, OUAF"

     Dans la cours intérieur du petit immeuble, ou elle avait eue sa consultation, aboyait joyeusement un beagle attaché à un arbre. Fou de joie en apercevant Charlie, il sautillait et remuait la queue visiblement heureux d'être libéré. C'était Trompette, le chien de la famille. Ou plutôt, le chien de sa mère, car ni elle n'y son père ne souhaitaient s'en occuper. Charlie l'appréciait, mais le considérait plus comme un simple animal qu'un ami et elle n'était pas vraiment à l'aise quand il lui sautait dessus pour recouvrir ses joues de sa baves. Car Charlie qui, non seulement ne tissait pas des liens avec les humains, n'arrivait pas non plus à apprécier les animaux. On aurait bien put dire que les êtres vivants la repoussait, mais les plantes font exceptions à la règle. 

CAMILLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant