Je serai là pour toi (tome 1)

Chapitre 3 : Foudroyant

PDV d'Harold

-Un seul point positif dans toute cette histoire, au moins je n'ai plus mal, pensai-je avec un sarcasme triste.

Car oui, comme vous l'avez certainement déjà deviné, le Foudroyant orange, c'est moi. Ne me demandez pas comment cela est arrivé, je n'en ai aucune idée. Mais quand je suis parti en expédition avec Rustik et que je me suis éloigné pour remplir nos gourdes, la douleur dans mon dos est revenue, plus forte que jamais. Je me suis effondré et quand je me suis réveillé, j'étais dans la peau d'un dragon et Rustik, Krokmou et Krochefer avaient disparu. J'avais d'abord paniqué, en me demandant comment j'allais rentrer sur Beurk, puis je m'étais souvenu que, comme tout bon dragon qui se respecte, j'avais des ailes. Et quatre en plus. Je m'étais donc envoler et j'avais difficilement battu des ailes jusqu'à Beurk. C'était que ces immenses ailes étaient très compliquées à coordonner !

Puis quand j'avais atterri à Beurk, la réalité m'avait rattrapé. Jusque-là, je n'avais fait que suivre mon instinct mais là... J'étais un dragon. Un dragon !! Comment ?! Je ne comptais plus de nombre de fois où je m'étais mordu l'aile, pour m'assurer que tout cela n'était pas un rêve absurde.

J'avais commencé à paniquer sérieusement. J'étais au bord de l'implosion. Rustik m'avait quelque peu distrait pendant trois secondes mais même si j'avais eu une intense satisfaction de pouvoir enfin le mettre à terre sans efforts, cela m'avait blessé également. Rustik m'avait pris pour un dragon, ce que je n'étais évidemment pas. Mais le pire, c'était quand Krokmou ne m'avait pas reconnu. J'ai cru que mon cœur allait se déchirer et tomber en lambeaux, pauvre organe détruit dans le fond de ma cage thoracique. Même mon meilleur ami ne me reconnaissait pas. Et puis, il y avait Astrid. Elle non plus ne m'avait pas reconnu. Mais en même temps, comment auraient-ils pu tous le faire ? J'étais dans la peau d'un dragon dont le village ne connaissait rien, dont je ne connaissais rien non plus et je ne pouvais pas parler.

Je grognai de frustration. Cela m'arrivait fréquemment ces temps-ci. Une semaine que j'étais à Beurk, enfin une semaine que j'étais à Beurk dans la peau d'un Foudroyant et je n'avais aucun moyen de leur faire comprendre qui j'étais.

J'avais immédiatement élu domicile dans le Gouffre des Corbeaux, espérant que cela donne un indice à Astrid sur mon identité mais elle ne semblait pas avoir fait le lien.

Seule Astrid m'approchait. Les autres avaient bien trop peur. Même s'il fallait avouer que c'est assez plaisant de voir Rustik reculer quand je le croisais dans le village. Il fallait bien trouver quelques bons côtés, non ?

-Thunderstorm ! entendis-je une voix appeler de derrière les arbres. Viens ici mon beau !

Je soupirai. Thunderstorm était le nom que m'avais donné Astrid, même si la plupart du temps, elle m'appelait juste Thunder. Si seulement elle connaissait mon vrai nom ! Harold ! S'il te plaît Astrid, appelle-moi Harold !

Je soupirai une énième fois avant de marcher vers la voix qui n'était autre que celle d'Astrid évidemment. Au moins, j'avais arrêté de me prendre les pattes dans mes ailes à chaque pas ! Comme je l'ai dit, les bons côtés.

-Ah te voilà toi, fit Astrid en me voyant. On va un peu s'entraîner et ensuite je partirai à la recherche d'Harold, ok ?

Mon cœur se serra. Elle allait partir dans quelques heures comme elle le faisait depuis une semaine. À ma recherche en plus. Elle n'allait jamais me retrouver tout simplement parce que je n'étais pas perdu... Ou du moins physiquement. Car dans ma tête, régnait souvent un chaos inimaginable. Elle grimpa sur Tempête qui patientait derrière elle et s'envola vers l'Académie. Je la suivis en marchant. De toute façon, je n'avais pas la place d'étendre mes ailes dans cette forêt.