Chapitre 2- Les ailes de la mort

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 Le souffle court, je filais à toute vitesse à travers le bois. Je zigzaguais au milieu des arbres à l’écorce d’ébène et aux branches dénuées de feuilles. Je jetais des coups d’œil autour de moi, guettant son ombre. Le froid de la nuit me pétrifiait jusqu’aux os, ralentissant ainsi mes mouvements.

Ajouté à tout ceci, la peur m’emplit. Cette peur que je connaissais depuis si longtemps. Mon cœur battait la chamade. Le bruit assourdissant qu’il provoquait dans ma poitrine, résonnait comme des tambours de guerre. J’avais de plus en plus de mal à avancer.

 Cette fois, mon corps ne pouvait plus suivre. Je n’en pouvais plus. Je ne devais pas m’arrêter sinon il m’attraperait et me ferait subir les pires tortures qu’un humain puisse supporter.

 Je fis quelques pas, mais je m’effondrai aussitôt. Je n’en pouvais vraiment plus. À quoi bon essayer ? Il me rattrapera, qu’importe mes efforts de dernier espoir. J’étais fichu, comme toujours.

 Soudain, son battement d’aile significatif brisa le silence. Je n’eu pas le temps de réfléchir. De gigantesques griffes écorchèrent le bois où j’étais avant de sauter au sol pour éviter de me faire arracher le visage.

 Je me relevai aussi vite que je pus et plongeai à travers la brousse. Même si je savais que j’avançais à une lenteur monstrueuse, je persistais toujours à garder la vie. Je retirai mes pensées de désespoir pour les remplacer par du positif, enfin… plutôt par l’instinct de sauver ma misérable vie.

 Je devinais sa position au dessus de ma tête.

 « J’en peux plus ! Je craque ! » voulais-je hurler. Puis enfin je vis mon ticket de survie. Comme un lapin, en quelques bonds je me dirigeais vers un tronc d’arbre couché. Je me faufilai à toute vitesse, rampant au milieu du bois mort et des vers dégoûtant le dévorant.

 Me trouvera-il ?... j’avais tellement de mal à respirer, mes muscles me faisaient atrocement mal.

 Soudain, une patte s’abattit à quelques centimètres de moi. Je ne l’avais pas repérée ! Etait-il aussi silencieux ? Vite il fallait que je fuie.

 Mon premier réflexe fut de faire demi-tour… mauvaise idée ! Au moment où je m’apprêtais à me retourner, ses mâchoires claquèrent à un cheveu de moi. Pas le choix ! Je ne pouvais ni fuir en avant ni en arrière… et bien sur les côtés.

 Le bois était assez mou pour que je lui assène quelques coups et ouvre une brèche. Je m’exécutais et sortit en roulade. Je pris mes jambes à mon cou, filant tout droit.

 J’entendais les foulées de mon assaillant et ses grognements rauques. Les taillis se faisaient de plus en plus rares. Ceci m’indiqua où je me dirigeais : vers une immense plaine. Un vrai enfer paradisiaque !

 Elle était remplie de hautes herbes m’arrivant jusqu’aux côtes. Celles-ci renfermaient toutes sortes de variations de terrains : trous, plateaux élevés. En plus de ceci, il y avait des marécages qui se font un malin plaisir de vous enfermer dans la boue et vous laisser à la merci du prédateur régnant sur les lieux. En parlant de ce dernier. Lui était à son avantage, pouvant enchaîner les attaques au sol et en vol.

 Je traversais le taillis des arbres et tout de suite après être sorti de la forêt, il fallut que je saute d’une plateforme pour atterrir sur deux autres qui formaient un escalier jusqu’au bois.

 Je pris un grand élan et bondis pour aller m’écraser au sol. En tournant la tête derrière moi je vis le monstre se faufiler à une vitesse folle et se jeter du haut de la falaise pour m’atteindre.

 Je fus plus réactif et repris ma course en sautant, évitant les mâchoires claquantes. Je me réceptionnai et sautai. Il me suivit en déployant ses ailes et rafla le sol tout en volant. Je pus l’esquiver à temps.

CrépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant