Chapitre 6- La fête des plumes

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Dans un silence aussi profond que la nuit environnante, le jeune soldat avança dans les entrailles de la grotte. Celui-ci se fondait dans les ombres grâce à un habit de ninja noir. Seuls ses yeux noisette étaient visibles. Un tissu noir lui recouvrait la tête, dessus, au niveau frontal du tissu, était dessiné un papillon blanc. Il portait un casque-micro. Il avançait avec la plus grande discrétion dans le boyau souterrain.

- Je m'approche du supposé repère, chuchota-t-il dans le micro.

- Parfait, répondit une voix féminine à l'autre bout du fil. Continu.

- à vos ordres, obéit-il.

Il reprit son chemin, plaqué contre les parois. Quelques mètres plus loin, il déboucha dans une grande caverne. La stupéfaction le saisit. La salle était éclairée par des torches disséminées un peu partout. Mais le plus flagrant, ce fut la sorte de petite source, non pas rempli d'eau mais de sang, entourée d'os. Une pierre plate était installée devant. Dessus était posée une photo.

- J'y suis, murmura le ninja avec un mélange de peur et de stupéfaction dans les yeux.

- Décris l'endroit, s'impatienta son interlocutrice.

-C'est une caverne avec une source remplit de sang et entourée d'os.

- De sang? Serait-ce … Murmura t-elle, pensive. Désolée, continu.

- Il y a une photo posée sur une pierre devant la source, reprit-il.

- Que représente la photo?

- Je ne sais pas, c'est un jeune homme... ( Il s’interrompit en entendant des pas résonner non loin). Il arrive!

- Cache toi!

Sans hésiter une seule seconde il se précipita vers une petite montée qui menait vers un surplomb dans l'ombre où il pourrait être invisible derrière les quelques rochers. Il s'y précipita à toute vitesse et dans la plus grande discrétion il se mit à plat ventre pour qu'on ne le voie pas et guetta l'entrée.

Il entra. Lui, le meurtrier qu'ils recherchaient. Il était de taille moyenne, son corps était entièrement recouvert d'un vêtement unique constitué de plumes de corbeau. Ses doigts étaient en forme de longues serres noires en acier, il portait un petit sac en plastique rempli de sang. Pour couronner le tout il portait un masque de corbeau, ses yeux d'un noir aussi profond qu'un gouffre reflétaient les flammes des torches, mais ceci donnait une impression qu'ils brûlaient de haine. Un long frisson vint lécher la nuque du ninja. La peur ou la fascination pour cet être sans pitié ni âme? Cette créature tout droit sortie de l'enfer. Le Corbeau versa le sang du sac dans celui de la source dans un ricanement rauque. Ensuite, il s'assit en tailleur devant la pierre où était posée la photo. Tout en caressant l'image d'une de ses serres, il murmura d'une voix croassante comme celle du volatil qu'il représentait :

- Toi, je te vois.

Un grognement émana du fond de sa gorge. Cette fois l'espion ne pouvait fermer les yeux. Il était tellement fasciné par la créature. Une haine incontrôlable le retenait de ne pas sauter sur la chose, elle qui deux nuits auparavant avait tué deux jeunes adolescents et, en le poursuivant, trois de ses collègues et tendres amis d'enfance avaient été massacrés. Et il avait assisté à leur meurtre, impuissant. Aujourd'hui son chef lui avait ordonné d'aller espionner le meurtrier mais ne pas le tuer. Même si au fond de lui il le voulait de tout cœur, quelque chose l'en empêchait... la fascination.

Soudain, sa fascination fut brisée par les croassements d'un corbeau entrant dans la grotte. Ce dernier se posa sur un rocher à côté de son maître.

CrépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant